la guilde d’Altaride

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Vampire le requiem

Burakumin

Lignée Nosferatu

samedi 14 novembre 2009, par Le Monde des Ténèbres

Me considérez-vous comme impur parce que vous trouvez ma profession ou ma nature intolérables ? Peu importe, je suis prêt à trouver votre réponse ironique.

La lignée Nosferatu connue sous le nom de Burakumin est originaire du Japon féodal, dans la classe sociale du même nom. En dessous des samouraïs, des guerriers, des prêtres et même des paysans se trouvent les mortels dont les professions sont considérées comme « impures » par les tenants des religions shintoïste et bouddhiste. De telles professions incluent les tanneurs, les maroquiniers, les bouchers et ceux qui s’occupent des morts. Les gens qui vivent de ces professions sont déclarés impurs et valent légalement moins que les autres personnes. Ils sont regroupés dans de petits hameaux loin de leurs voisins spirituellement pauvres. (En fait, traduit grossièrement, burakumin signifie « gens des hameaux »). Considérés également comme impurs et de moindre valeur par les princes de la Famille dans les domaines orientaux, les Nosferatu japonais étaient limités pour se nourrir ou Étreindre à cette même caste de mortels. Avec le temps, tous les Nosferatu japonais furent appelés Burakumin, et le nom et la caste se répandirent en Asie orientale quand ces derniers étendirent leur influence sous le couvert des diverses avancées impérialistes japonaises.

Strictement imposée par les vampires de plus haut statut, ces édits maintenaient les effectifs Burakumin bas et déterminaient quelle influence ils pouvaient amasser sur les politiques mortelles. Ces effectifs bas et leur concentration ont grandement aidé au développement de leur unique Discipline macabre et nécromantique. Alors que davantage de Burakumin à travers les cours orientales l’apprenaient, ils découvrirent qu’ils étaient capables d’exercer une plus grande influence sur leur société, et même d’arracher d’occasionnelles concessions faites à contrecœur par leurs supérieurs. Une de ces concessions a été le droit pour leur doyen de déposer des pétitions devant les princes de leurs domaines afin de demander des réparations pour des torts commis contre eux par de jeunes vampires de plus haut statut.

La Restauration Meiji a aboli officiellement la discrimination contre les burakumin mortels au Japon à la fin des années 1880 mais là où les mortels ont été lents à abandonner leurs préjugés, les vampires furent immobiles. Les changements dans le climat social qui ont balayé le dernier siècle n’ont pas allégé les restrictions et conditions placées sur les vampires Burakumin. À la place, ils ont eu à voler de leurs propres ailes et à se forger leur propre destinée. Quittant leurs domaines originels par poignées depuis que le Commodore Perry a « aidé » à ouvrir le Japon au commerce avec l’Occident, les Burakumin ont œuvré subtilement pour s’infiltrer à des positions d’influence chez les principaux exportateurs de produits bruts. Ils ont aussi travaillé à obtenir un petit mais significatif niveau d’influence dans certains secteurs industriels au début du 20ème siècle, quand le Japon s’est lourdement industrialisé.

Bien que leur statut en Orient soit limité, la richesse et l’influence des Burakumin en Occident ont considérablement augmenté. Et quand le Japon lutta pour reconstruire son économie détruite après la Seconde Guerre Mondiale, les diverses exploitations et entreprises des Burakumin étaient mieux adaptés pour rebondir et atteindre une certaine stabilité. C’est aussi les Burakumin qui étaient les plus volontaires pour quitter leur domaine et chercher fortune au-delà des mers dans les zones d’exportation. En Occident, ils parvinrent à obtenir le statut et le respect qui leur ont longtemps été refusés, et le soutien qu’ils furent capables d’apporter à leurs compatriotes encore en Orient a grandement amélioré leur réputation aux yeux de beaucoup de princes locaux.

Dans les domaines où l’influence industrielle ou financière (ou leur ingérence, cela dépend à qui vous demandez) des Burakumin n’est pas la bienvenue, ils peuvent toujours gagner le respect et la reconnaissance en enseignant leur Discipline unique ou en l’utilisant de façon profitable.

- Clan d’origine : Nosferatu.

- Surnom : Les Impurs.

- Ligue : en Extrême-Orient d’où elle est originaire, cette lignée a traditionnellement été contrainte de rester non-alignée. Les restes de la ligue du Cercle de la Sorcière ont été balayés il y a longtemps en faveur des structures de croyances shintoïstes et bouddhistes (ou des structures similaires que les vampires peuvent se permettre de respecter). Pour la même raison, la Lancea Sanctum n’y a que récemment pris racine, et n’a donc jamais présenté beaucoup d’intérêt pour les Burakumin, bien que les vampires désapprouvent dans l’ensemble leur pratique malsaine de la nécromancie. La version locale de l’Invictus se montre toujours réticente à accepter les Burakumin, mais les membres occidentaux de cette ligue le sont bien moins. Beaucoup de princes occidentaux craignent l’étrange pouvoir que maîtrisent les Burakumin, aussi ils les invitent gracieusement dans leur domaine et leur accordent des droits inimaginables. Ils agissent ainsi pour distraire et calmer ces étrangers dans une tentative de les garder dociles, contents et sous contrôle, mais la plupart des Burakumin ont été lents à réaliser combien ils avaient été trompés. L’Ordo Dracul est largement ignoré par les Burakumin, mais ceux qui le connaissent le trouvent déroutant et plutôt indirect. La ligue qui a toutefois eu le plus d’impact sur les vampires de cette lignée est le Mouvement Cartien. Il propose un état de véritable égalité dans lequel chaque vampire se voit accorder une même part des richesses de la nuit, raison pour laquelle les plus bruyants et actifs Burakumin se sont battus depuis bien avant la Restauration Meiji. Les idéaux Cartiens se sont répandus comme une traînée de poudre dans les domaines orientaux autrefois fermés, et les Burakumin qui les ont introduits jouissent d’une montée de leur statut et de leur influence dans les milieux clandestins comme ils n’en ont jamais connue.

- Apparence : Tous les Burakumin ont tendance à dégager la même présence dérangeante, impure et inhumaine, qui devient plus évidente quand ils gagnent en âge et Puissance du Sang. Quand ils vieillissent, ils commencent à avoir des relents de tombe, et un silence de mort étouffant émane d’eux quand ils ne parlent ni ne font du bruit volontairement pour le briser. De plus, leurs corps prennent un aspect de cadavre qu’aucune quantité de vitæ ne peut jamais complètement bannir. Avec le temps, leur peau flétrit et devient comme du cuir, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un parchemin verni tendu sur des os noueux.

Suite à une indifférence empreinte de dignité envers cette condition (ou parfois par ironie perverse), la plupart des Burakumin s’habillent et se comportent en portant beaucoup d’attention aux détails. Ils font de leur mieux pour faire bonne impression aux vampires qui les entourent afin de mettre à l’aise des alliés ou partenaires d’affaires potentiels (en Occident) ou pour ne pas donner à quelqu’un une raison évidente d’avoir des préjugés défavorables (en Orient). Les anciens Burakumin d’Orient ont tendance à préférer des costumes qui remontent aux modes mortelles de la fin du shogunat Tokugawa ou du début de la Restauration Meiji, alors que les plus jeunes et progressistes préfèrent les vêtements occidentaux plus formels.

- Refuges : Les Burakumin orientaux ont traditionnellement été limités à des refuges communautaires dans des hameaux isolés peuplés de ces mortels considérés comme « impurs » par les principes des religions shintoïste et bouddhiste. Les plus jeunes vivent dans et sous les grandes villes, bien que toujours à l’écart, loin des vampires de plus haut statut. Les Burakumin occidentaux se retrouvent en compétition avec les Nosferatu locaux pour les refuges, mais quand ils deviennent plus prospères, leurs nouveaux refuges en viennent à rivaliser avec ceux des Dæva et des Ventrue.

- Origine : Les anciens Burakumin orientaux choisissent principalement leur progéniture parmi la caste des « impurs » dans laquelle ils ont eux-mêmes été choisis. Les plus cyniques et amères choisissent parmi les beaux, les puissants ou les traditionnellement pieux de façon à se venger de ceux qui se considèrent tellement plus purs que les Burakumin. Les membres occidentaux de la lignée n’ont pas d’habitude générale pour le choix des infants, mais quand ils Étreignent, ils préfèrent ceux qui peuvent les aider à atteindre leurs objectifs politiques ou d’affaires et à s’adapter à cet environnement étranger.

- Création de personnage : Les Burakumin ne tendent pas à avoir de hauts Attributs Sociaux, en particulier ceux qui restent dans les domaines d’Orient. Pas plus qu’ils n’accordent particulièrement la priorité aux Attributs Physiques. Leurs prouesses mentales leur ont valu la niche où ils prospèrent, ce qui les a conduits à préférer les Attributs et Compétences Mentaux. Beaucoup ont tendance à apprécier tout autant les Compétences Sociales, bien que celles-ci ne leur viennent pas aussi naturellement. À cause de leur faiblesse, le Statut n’est pas un investissement particulièrement rentable, mais d’autres Atouts Sociaux (ainsi que certains Mentaux) peuvent être intéressants. Il est aussi utile d’acquérir un second point de Puissance du Sang puisqu’un personnage ne peut pas rejoindre officiellement cette lignée ou apprendre le Gestumei sans cela.

- Disciplines de la Lignée : Cauchemar, Dissimulation, Gestumei, Puissance.

- Faiblesse : Malgré le pouvoir unique qu’accorde la Discipline du Gestsumei, et les relatives nouvelles richesses et influence dont elle jouit en dehors de ses frontières culturelles traditionnelles, la lignée des Burakumin est décidément malchanceuse. Non seulement elle partage la faiblesse de son clan d’origine (bien que de façon spécifique) mais elle subit aussi des stigmates sociaux sans rapport avec son apparence fantomatique. Comme les autres Nosferatu, les Burakumin ne peuvent pas relancer les 10 pour obtenir de succès supplémentaires lors des tests basés sur la Présence ou la Manipulation, et doivent retirer un succès par 1 obtenu à ces tests. Cette faiblesse est due au fait que les Burakumin ressemblent beaucoup aux corps pourrissants qu’ils devraient être. Après l’Étreinte, les Burakumin prennent l’apparence de corps froids, morts depuis longtemps, et ils ne peuvent imiter l’apparence de la vie en dépensant de la vitæ. Quand leur Puissance du Sang augmente, leur corps semble se flétrir et pourrir comme lors de la décomposition naturelle d’un corps humain (mais au rythme de la progression vampirique). Cette apparence de putréfaction n’affecte pas les fonctions physiques du corps du vampire (même si la chair peut se ratatiner et se déchirer, révélant les os en dessous).

En plus de cette affliction physique, les Burakumin doivent aussi faire face à des désavantages sociaux. Bien qu’ils essaient de gagner en ressources et d’augmenter leur influence parmi les mortels, les membres ont des problèmes à s’intégrer à et obtenir un statut comparable à celui d’autres vampires. Dans leurs terres d’origine, ils souffrent de vieux préjugés de la part d’une élite non-vivante qui ne peut pas suivre le rythme de la société moderne. Bien qu’ils obtiennent plus de respect en Occident, ils subissent un autre type de préjugé, étant non seulement des rejetons des Nosferatu, mais aussi des étrangers. Les jeunes vampires ont moins tendance à avoir de tels préjugés, mais ils ne sont pas de ceux qui ont le pouvoir et l’influence dans les domaines où les Burakumin tentent de s’infiltrer. À la suite de ces divers préjugés, acquérir l’Atout Statut (sauf au sein de cette même lignée) coûte le double de la normale.

- Organisation : Dans leurs foyers orientaux, les Burakumin n’ont guère d’autre choix que de se rassembler, de crainte de devoir affronter un Requiem de solitude qui les rendrait fous. Un individu Burakumin dépend d’un doyen régional qui communique avec les ministres chargés de faire passer les édits des princes locaux. Doyen est généralement le plus haut poste qu’un Burakumin peut espérer atteindre en Orient, et bien qu’il entraîne un statut important parmi les autres Burakumin, ce statut ne veut pas dire grand-chose pour les autres. En Occident, ces vampires restent ensemble pour ne pas être seuls parmi les étrangers sur des terres étranges mais ils ne suivent plus de hiérarchie interne établie. Certains s’éparpillent aux quatre vents, ne regardant plus jamais en arrière, alors que d’autres se rapprochent d’autres Nosferatu, manquant de la capacité à s’adapter suffisamment à leur nouvel environnement pour se forger leur propre destin.

- Concepts : Vengeur ancestral, aspirant conseiller arriviste, maître chanteur, médecin légiste, pilleur de tombe, importateur, entrepreneur de pompes funèbres, intercesseur avec les fantômes, tanneur.


Cette description est tirée des pp.236-238 Vampire : le requiem (un jeu de rôles moderne et gothique) publié par White Wolf et traduit de l’américain par Hexagonal. Si le jeu par forum vous plaît, achetez le livre !