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Warhammer
06 - le Château Wittgenstein
Campagne Impériale
vendredi 1er avril 2011, par
Après un passage à Altdorf pour récupérer de nos dernières aventures et surtout remettre à neuf et compléter notre équipement, Grungni nous conduit jusqu’au château Wittgenstein où notre destin et notre lutte contre les forces du Chaos nous attend...
Altdorf. Temple de Grungni. Lors que je médite pour remercier mon Dieu d’avoir soutenu ma hache lors de la délivrance des mines d’argent au sud de Grissenwald et fais vœu d’une mort digne, le haut dignitaire du Temple vient me voir. Il se trouve que ma quête face aux forces du Chaos a eu quelques échos jusqu’ici.
Le prêtre me demande de conter mes aventures. Surpris de cette requête je ne peux que m’exécuter. Après quelques heures d’échanges, le prêtre m’indique qu’au nom de Grungni, il compte me faire un présent : une hache gravée de runes ancestrales, conservée à l’intérieur du Temple depuis de nombreuses années. Un don que j’ai grand scrupule à accepter. Mais l’avenir me prouvera que Grungni avait en effet prévu que j’en aurais l’utilité...
Le flot monotone du Reik me lasse déjà et je repense au repas bien arrosé de la veille à la Table du Moot aux côtés de Bandobrasse et d’Othar... ou au duel de Bienheureux face à son beau Philippe d’Estrée... Deux jours de navigation nous séparent du château Wittgenstein et rien n’est plus ennuyeux qu’un voyage en péniche... m’enfin nous avons fait nos réserves de bières à Altdorf, ce qui permet de penser à autre chose.
Le soleil est au zénith quand la péniche accoste contre le ponton brinquebalant du village en contrebat du château. Et avant même d’apercevoir le village, l’odeur putride des lieux agresse les narines...
Qu’importe, je bondis de la péniche. Le ponton craquelle sous le mouvement, et déjà nous sommes assaillis par la population... si le mot peut s’adapter.
Les villageois sont crasseux, horribles. Les runes sur la lame de Volgundar semblent s’agiter et je me demande si les villageois face à nous ne seraient pas tous les malheureuses victimes de la malepierre récupérée par leur ancien seigneur.
Bandobrasse, plus apitoyé que malin, tend quelques piécettes et se retrouve bientôt avec le bébé d’une des matrones dans les bras. Bébé qu’il lâche brusquement en sentant les pattes d’araignées qui remplacent ses jambes. Grüngni me pardonne mais je ne peux laisser vivre une telle affectation du Chaos. Ma hache fend le malheureux en deux et je m’apprête à faire ce que les humains sont trop timorés pour faire : nettoyer les lieux de l’emprunte du Chaos.
Mais le groupe me retient. Ils me demandent de faire profil bas le temps qu’ils puissent enquêter sur les lieux. Je ne sais si c’est le bon choix mais j’accepte.
Au milieu du village, aussi délabré que ses habitants, nous découvrons les ruines de ce qui fut autrefois un Temple de Sigmar, envahi par les ronces et couvert de détections. Ces humains ont complètement tourné le dos à leur Dieu. Lors que Othar et le jeune Max entament de rénover a minima ce qu’il reste de l’autel, ils y découvrent un passage. Nous explorons la crypte et y découvrons plusieurs tombes ravagées par le temps et les méfaits de la malepierre. L’une d’elle, cependant, est intacte et révèle une épée forgée par mon peuple et couverte de runes naines : Barak Khul, une arme de légende. Une arme forgée par les nains destinée à un humain luttant face aux forces du Chaos et vénérant Sigmar... elle semblait destinée à Othar.
L’exploration rapide du village a révélé que le médecin du village est en contact avec une jeune humaine au teint pâle descendant régulièrement du château. Bandobrasse et Max décident de profiter de la soirée pour fouiller la demeure du médecin. A charge pour Othar, Bienheurux et moi de l’occuper dans l’auberge.
Une nouvelle surprise de taille nous attend dans l’auberge : trois guerriers du Chaos attablés comme s’ils étaient sur leur territoire. Cette fois on ne retiendra pas mon bras et je charge, aussitôt suivi par les deux humains. L’effet de surprise aidant en à peine une fraction de seconde les trois guerriers vont embrasser le sol crasseux pour ne jamais se relever. Même Bienheureux a vaincu le sien. Il est loin le temps ou le nobliau perdait son épée au moindre combat. Ses séances d’entraînement ont porté leurs fruits. Peut-être l’ai-je jugé un peu sévèrement au début... hum, bref, je deviens sentimental. Ça reste un humain et fragile comme tous ceux de son peuple.
Alors que je perds mon temps dans ses veines pensées, je m’aperçois que l’auberge se vide dans un vent de panique. J’aperçois le médecin dans la masse et me jette sur lui. Un plaquage digne de Grim Croc d’Acier !
Max et Bandobrasse reviennent. Le médecin est complètement fou nous apprennent-ils et les remèdes qu’ils donnaient à ses patients sont fabriqués à partir de poudre de malepierre, donnée par Dame Magrid, la femme au teint pâle.
C’en est trop, même pour mes compagnons. Le village est mis à feu et les villageois fuient dans la forêt... où ils sont cueillis par une bande de brigands menée par deux femmes elfes.
Nous apprenons que ces brigands cherchent aussi à prendre d’assaut le château et ont d’ailleurs déjà creusé un tunnel jusque sous l’enceinte. Contre mon opinion, le groupe décide de s’associer avec ces brigands bigarrés, mêlant humains et hommes-bêtes, qui ne valent pas mieux que notre ennemi commun.
L’assaut est donné dès le lendemain matin. Nous passons par le souterrain afin d’ouvrir les portes de la première enceinte aux brigands. Le tunnel nous réserve quelques surprises. A croire que tout est victime de mutations chaotiques dans le coin !
Nous voici enfin dans l’enceinte du château. Aucun doute cette place forte est digne de ce que nous pourrions trouver au beau milieu des Désolations. A peine sortis du tunnel, nous devons faire face à une demi-douzaine de guerriers du Chaos et avant de parvenir à la porte.
Nous laissons la première enceinte et pénétrons un peu plus dans ce cauchemar. Tandis que des sons d’orgue baignent d’une musique lugubre les lieux, nous contournons un potager dont les plantes s’agitent en nous voyant approcher. Comme si j’avais une tête de proie !
Un peu plus loin, une immense volière enferme des oiseaux humanoïdes déformés. Comme si chaque nouvelle découverte devait s’avérer plus macabre que la précédente, nous arrivons devant une fosse dans laquelle les détritus semblent n’être qu’une gigantesque créature purulente.
Si je devais encore en douter, c’est maintenant certain. Si Grungni m’a maintenu en vie jusqu’ici c’est pour que ma mort soit utile en ces lieux. Un peu plus loin nous découvrons un temple dédié au dieu maudit des plaisirs : Slaannesh. C’est d’ici que viennent les mélopées d’orgue. L’entrée béante du temple vomit une brume peu engageante.
Nous pénétrons prudemment à l’intérieur et Othar, puis Bienheureux sont attaqués sans pouvoir riposter. Évidemment, j’ai beau appeler, la créature ne veut venir toucher de ma hache. Pas moyen d’abattre l’imposante statue dédiée au dieu Tzeentch et la mélopée devient plus présente. Je monte vers l’étage supérieur et y découvre un mutant mi-pieuvre mi-orgue. Face aux huit tentacules du monstre, le combat s’avère plus difficile que prévu. Une première puis une deuxième tranchée net mais toujours impossible de frapper la tête. Othar en renfort est projeté au sol et je crois que Grungni m’accorde enfin mon dernier combat... C’était sans compter sur la détermination d’Othar à me voler mon combat. L’humain sort en effet son arc et achève la créature. Aussitôt la brume se disperse. Nous utilisons le corps massif du monstre pour renverser la statue de Tzeentch avant de mettre le feu au temple.
Nous reprenons notre avancée et devant une tour entendons une nouvelle mélodie, moins malsaine, peut-être. Devant, se regroupent des cafards par centaines qui passent sous la porte et gravissent les escaliers. Nous pénétrons a leur suite, tandis que craquent les cafards écrasés sous nos pieds, et atteignons le dernier étage pour y découvrir une monstruosité mi-homme mi-cafard. Ludwig von Wittgenstein, se présente-t-il. « En garde ! Prépare-toi à mourir ! » lui réponds-je et lui de rester les bras ballants devant son piano : « je suis prêt ». Je ne sais si c’est un piège mais s’il est réellement innocent Volgundar lui rend service en mettant fin à ses souffrances.
Il ne reste plus que le bastion principal que nous n’avons pas exploré. Nous ne traînons pas. J’enfonce la porte de ce qui apparaît comme étant les cuisines. Une halfing horriblement déformée par les actions de la malepierre nous accueille comme si nous étions des invités au repas du soir. Je ne réponds autrement qu’avec ma hache. Et Bandobrasse, bientôt suivi par le reste du groupe, de me faire la morale sur le fait que nous aurions pu discuter. Comme si l’alerte n’était pas été donnée depuis déjà plus d’une heure ? Et quand bien même. Discuter avec des mutants ! Attaquer des douaniers impériaux sur le Reik c’est normal mais des mutants déformés par les actions du Chaos, par contre surtout pas ! L’halfing serait-il devenu aussi mou que les humains ?
Nous explorons la bâtisse, en discutant donc avec le petit personnel mutant... Tout ça pour apprendre qu’un certain Hulfendar le Destructeur, champion du Dieu Khorne est hébergé pour la soirée, avec son compagnon minotaure. Mon sang de Tueur ne fait qu’un tour et j’entrevoie déjà la mort digne que Grungni m’a réservée. Sauf que le groupe réussit à me convaincre de le laisser de côté pour le moment tant que notre objectif ne sera pas atteint : retrouver et sécuriser l’éclat de malepierre. J’accepte à contrecœur. Il ne perd rien pour attendre !
Peut-être qu’à court terme ce choix est le bon car cet Hulfendar sort de sa chambre, une gigantesque hache auréolée de brume gelée à la main et s’en va massacrer tous les habitants du château... enfin ceux que nous n’avons pas encore croisés ! Aujourd’hui, Khorne règle ses comptes avec Tzeentch.
Nous montons toujours plus haut dans le bâtiment principal pour arriver dans ce qui fut un observatoire. C’est là que nous trouvons Dame Magrite, la dame au teint pâle. Max lui jette aussitôt une boule de feu. J’en conclus que là j’ai l’autorisation de frapper ? Mais avant que je ne sois au corps-à-corps, la sorcière invoque une pluie de glace tout autour d’elle. Une pluie de glace qui apporte la mort sur tout le château sur un rayon impressionnant. Mais nous y survivons. Démunie, la sorcière est rapidement achevée par l’arme de Bienheureux. Hum, des fois je me demande si je ne préférais pas l’époque où il lâchait son arme et me laissait m’occuper des combats !
Le corps de la belle Dame Magrite se dessèche rapidement et révèle sa vrai nature : une vieille femme rabougrie et ridée par les âges. Nous fouillons les lieux et hormis une bibliothèque de nécromancie impressionnante qui finira nettoyée par le feu, rien. Pas d’éclat de malepierre.
Nous reprenons notre inspection du bâtiment, semé des cadavres laissés par le Champion de Korne et trouvons enfin un passage dans la cuisine, derrière une tenture représentant la famille von Wittgenstein. Le passage nous mène aux geôles dans lesquelles nous croisons un ogre, aussitôt envoyé en pâture au Champion de Khorne par Max. Je n’aime pas ces méthodes pour éviter les combats. C’est de la lâcheté pure et simple ! Mais force est d’avouer que nous gagnons un temps précieux.
Nous apercevons celui qui fut le puissant Baron von Wittgenstein, réduit à l’état de prisonnier rachitique et fou par ses propres enfants. Mais plus grave, un groupe de skaven vient juste de percer un tunnel dans la cellule qui renferme maintenant un coffre vide. Les skavens ont volé la malepierre et fuient par leur tunnel. Bandobrasse déverrouille la serrure mais les hommes-rats ont déjà pris une belle avance.
La poursuite s’engage et je suis malheureusement rapidement distancé. Seul Bienheureux tient encore difficilement la distance. « Si tu les stoppes, j’te règle ton problème avec d’Estrée ! » lui crié-je pour l’encourager pensant que le nobliau en sera bien incapable... Mais qu’est-ce qui m’a pris ? Bienheureux réussi non seulement à rattraper les trois fuyards mais aussi à les stopper. La malepierre est ainsi récupérée... et je me retrouve avec une promesse stupide à honorer !
Le château Wittgenstein brûle et est nettoyé de ses horreurs. La malepierre est sécurisée dans un coffret de plomb. Seul reste l’un des fils von Wittgenstein, domicilié à Middenheim.
Maintenant que notre mission est accomplie, je peux enfin retrouver mon destin et affronter à mort le Champion de Khorne... C’est sans compter sur le stupide sens des priorités du groupe. « Tu t’es engagé à retrouver Ghal Maraz ! », « tu as promis de me défaire de d’Estrée ! », « tu ne veux quand même pas qu’on dise que tu ne tiens pas parole, toi, un nain ! ».
Grungni, pardonne ma faiblesse autant que ma stupidité mais je dois refuser ce combat que tu me destinais. La honte pèse encore un peu plus lourd sur mes épaules. Je ne peux que provoquer Hulfendar en duel et lui donner rendez-vous dans un an au même endroit pour en découdre. D’ici là j’aurai retrouver le Marteau de Sigmar ou aurai noyé ma honte dans mon propre sang. Mais qui sait combien de méfaits aura commis le Champion de Khorne en un an ?!
Aujourd’hui, je devais laver mon honneur mais je n’ai fait que le souiller encore un peu plus...
MJ :
- Arnaud (tzantal)
PJ présents :
- Marie dans le rôle de Bienheureux le Malaimé de Cantor
- Greg (vinnica) dans le rôle de Bandobrasse Gamegie
- William (berolson) dans le rôle d’Othar Hagen
- Camille (asarius) dans le rôle de Max Schneifer
- Guillaume (giom) dans le rôle de Thugrim Grilündin, fils de Grendin Grilündin