la guilde d’Altaride

Collectif ouvert d’écriture rôlistique

Accueil > Créations > Fils des siècles > Ancienne chronique > Contributions > Cush > 12-Retour des Enfers

LE DIT DE CUSH

12-Retour des Enfers

Adieu, démonne !

samedi 9 octobre 2010, par Eric Collins

Quittant la compagnie de la baronne Arcania, qui n’était en rien intéressée par notre présence, nous sommes sortis pour… tomber nez à nez avec une géante babylonienne !

Je n’en revenais pas !

Que faisait-elle là, La Goulue, cette grande carcasse de plus de deux mètres ?! Je l’avais vue dans les campagnes autour de Babylone. Pas facile de la rater. En plus, tout le monde parlait d’elle : car elle s’enfournait des kilos de viande crue tous les jours.

En tout cas, la voilà Vampiresse, vu ce que je ressens en mon for intérieur, la Bête remuant.

Elle nous le confirme : fille de Poncif le Gaulois, du Clan Ventrue. Enlevée par des hommes, conduite en une prison, et passée par le même portail que nous, elle a suivi nos traces dans la cendre, et est venue jusqu’ici, sans avoir peur des démons de la ville !

Je me dis qu’il faut pas la chauffer, celle-là, avec ses grosses pognes !

Je lui demande si elle désire se joindre à nous… et en route !

Asshâni nous guide jusqu’au centre, à cette tour sans fin, où nous pénétrons, descendant vers le centre de ce monde, car la Tour s’enfonce autant qu’elle monte vers les cieux, et ici, ce qui est plus profond est plus important.

Nous rencontrons des Démons en route, et leur parlons, et, renseignés sur qui est curieux de l’Autre Monde – le notre – nous sommes conduits jusqu’à une succube, Daëdra, qui fait des recherches, comme Iris.

Nous lui racontons nos aventures, et Kallicé lui projette des images en son esprit, lui montrant la vie sur notre monde. J’imagine que la succube doit bien se promener dans la cervelle de la pauvre Kallicé, lui fouillant tout ce qu’elle veut.

Férue de tout ce qui touche à notre monde, notre joyeuse bande échange des babioles de notre monde contre des choses démoniaques, surtout des armes. Il faut dire qu’ils savent travailler ici.

Je file, avec Aoyuntaï, voir les dresseurs d’animaux : chiens enflammés et boules de muscle, et réussit à dompter une boule de muscles. À l’ancienne, au fouet. C’est moche, mais c’est efficace comme bête de guerre.

Je commande une bête spéciale, et emporterai donc un guépard des laves – dans sa cage – en plus des armes obtenues. Aoyuntaï en demande un lui aussi. Ça lui changera de Ratao.

Daëdra est désireuse d’en savoir plus sur notre monde, et comme nous désirons rentrer, elle nous dit qu’elle serait contente de faire une tentative, et voir si le portail fonctionne.

De grands démons ailés nous transportent, nous et notre matériel, vers le Puits des Âmes. C’est grisant de voler ! De retour à Babylone je pense que je vais passer du temps à voler… surtout à aller voler de jour, voir le soleil, sentir sa chaleur.

C’est assez déroutant de tuer des gens, de donner la mort aux mortels, qui étaient comme je fus, et cela m’aliène quelque peu du monde humain. Mais, après tout, ils vont crever de toute façon. Cela fait 120 ans que je suis « vivant », Ce qui veut dire que doivent être morts les enfants des enfants de mes frères et sœurs… alors, accélérer un peu la fin d’un gaillard qui est voué à passer l’arme à gauche de toute façon, sans que je m’y attache… qu’importe.
Avant, comme mortel, je chassais les animaux, pour me nourrir.

Aujourd’hui, comme immortel, je devrais chasser les mortels, vu que c’est d’eux, de ça, dont je dois me nourrir.

En tout cas, les démons nous font une petite niche, les coquins, nous lâchant au-dessus de notre « Porte des Âmes » (je dis la ’notre’ car il y en a tout plein de ces portails) depuis une bonne vingtaine de mètres de haut !

J’imagine déjà Aoyuntaï en pain pita sur le sol de l’Enfer, lui dont la non-vie ne tient qu’à un fil, avec sa carcasse toute brûlée. Mais il réussit à se rétablir.
Pour ma part, c’est peut-être d’avoir été dans le corps d’une chauve souris, mais je vole, et me pose comme une fleur ! [1]]

Bashir, lui, il est dans le coma. Tout le monde se rue pour aider le brave homme. Moi compris. J’arrive à l’ausculter et le remettre d’aplomb… mais je me dis : le gars, il s’est vu enlevé par des malandrins, emprisonné, sacrifié vivant, passé dans un portail vers un autre temps et un autre monde, s’est retrouvé dans les enfers, a découvert que son ami est un buveur de sang mort-vivant, a été attaqué par des chiens enflammés, puis est parti au cœur de la ville des démons ! Cela vaut il la peine qu’il survive ? Ne sera t il pas trop troublé ?

Je ne sais pas.

Dans le doute, tout en l’auscultant, je lui colle la paume de ma main sur la bouche, et l’applique fort, pour voir si l’Âme entrée en moi ne va pas vouloir aller dans ce corps dont l’esprit est inconscient, et est probablement une proie plus facile. Je ressens que cela picote… mais rien ne se passe. J’applique alors ma Volonté pour chasser l’Âme : qui s’engouffre dans celle de Bashir !

Voilà, je suis libéré.

Désolé, vieux, si jamais tu te réveilles, tu seras plus seul dans ton corps. Cela me désole pour toi, mais je verrai si je peux aider. Et puis, si tu clapotes, au moins ton corps ne sera pas gâché, tu auras servi à ramener à la vie une pauvre âme perdue.

Bon… Daëdra à fini de monter sa pyramide en métal sur le sommet de l’Arche, et elle veut maintenant attendre l’orage, en espérant que la foudre frappe ce machin. Elle est folle ! Déjà, combien de temps va t on devoir attendre pour que le mauvais temps arrive ? C’est pas comme si… Oh ? Le tonnerre ! Qu’Horus m’épile les couilles avec son bec, comme disait mon grand-père : un orage !

Et, là, par magie, Daëdra, réussit à faire frapper son amas en fer d’un bel éclair !

L’Arche luit.

Bon, allez, pendant que les autres regardent, cherchent à voir si cela fonctionne, moi, je pousse ma caisse à guépard de lave, et m’engouffre dans le portail.

Une démone qui fait venir l’orage et sait commander à la foudre, elle sait ce qu’elle fait : cela ne va pas rater !

Et, bien vu : me voici de retour dans le temple de ces crapoteux de prêtres de Marduk !

Je vois Aoyuntaï derrière-moi. Puis les autres.

Mais c’est dur, nous sommes à nouveau attirés par la pierre.

Daëdra voit que cela fonctionne, et décide donc de nous laisser filer, avant de revenir plus tard, mieux préparée ! Au revoir belle dame, à bientôt j’espère !

Bon… que faire avec les guignols et leurs colliers à tête de Lilith ? Ils vont nous chercher des noises, et moi, je veux filer retrouver Lycaon.

Alors, je me mets à hurler : « Mooz ! Mooz ! Mooz va revenir, il nous envoie préparer son retour ! ». Et cela marche ! J’en suis étonné moi-même. Tout juste si je crois pas moi-même à ce que je raconte ! Un regard par-dessus mon épaule : non, pas de Mooz ! De toute façon, j’ai sa coiffe, sa dague, ses bagues et sa bourse dans mon sac. C’est tout ce qui reviendra jamais, vu qu’il fait un avec la lave, ce stupide ’marchand d’âmes’ !

Mais, on nous applaudit, on nous parle de prophétie. Prophétie ? Vont vite en besogne, ce abrutis. J’en profite : « Faites-moi préparer une très belle charrette, avec deux…. Non, quatre chevaux, les plus beaux, pour porter nos caisses. Et transportez les immédiatement ! ». Ça se revend bien, les chevaux.
Et c’est ainsi que nous quittons les lieux, non sans être passés voir les prisonniers détenus par les Mages de Marduk. Bien entendu, Kallicé fait semblant de s’en offusquer : « les pôvres , il faut les libérer ! ». C’est à dire que elle, elle a son cheptel, et elle leur suce le sang, et tant pis s’ils claquent, mais si quelqu’un d’autre tente de profiter des mortels, faut les aider. Ils sont mortels, c’est leur nom, c’est leur fonction : mourir. Alors, bon, hop, un petit suçon pour boire et… tiens, étrange. Je ressens quelque chose. Mon Sang est plus épais, il m’en faut davantage pour rassasier ?! Comme si j’étais plus ancien, plus mûr.

Mais, filons !

Dans la ville, nous nous rendons compte qu’un demi-siècle s’est écoulé depuis notre départ !

50 ans… alors, Lycaon… ? LYCAON !!! NON !!! Qu’es-tu devenu ?

Bon, les demeures d’Iris, Kallicé et les autres : plus à eux.

On file voir le Prince, afin de se présenter… et on rencontre Iris ! Elle est le bras-droit de Jastur. Belle ascension !

Content de la voir, cette Succube Terrestre ! Belle et intelligente. Elle serait mieux en Enfer, elle apprendrait des choses.

Mais, elle me dit que Lycaon est dans les Jardins de la Bibliothèque.

Donc, je confie mon guépard, dans sa cage, et mes chevaux, à Iris, et avec Aoyuntaï, nous filons dans les Jardins. Néridja est en torpeur, apprend on, Oupouaout n’a pas donné de nouvelles – je le pense peut-être sorti de torpeur – mais on reconnaît des amis Gangrels… et LYCAON ! MON AMI !

Il est là. Il me lèche. Il est content. Moi aussi.

Fini les escapades sans lui.

Je lui gratouille le ventre. Je lui tire-bouchonne les oreilles !

LYCAON !

Je vais aller me reposer en me serrant bien fort contre sa chaleur.


[1HRP : 9 réussites avec 6 dés !