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Le Crépuscule des demi-dieux

Épisode 4 Les Livres de l’Érudit

lundi 4 juin 2012, par Dominique

Dans la foulée, les personnages ont la possibilité de se rendre immédiatement à l’adresse indiquée sur le Document 8. Dans ce cas, ils poursuivent quelques instants leurs déambulations à travers les ruelles sombres et sinueuses de Montauban. Ils arrivent finalement devant la porte d’une librairie, évidemment fermée pour la nuit. Celle-ci porte en effet l’enseigne : « Les livres de l’Érudit ». Mais, ils peuvent constater que de la lumière filtre sous la porte et les volets clos de l’établissement.

Dans ce cas, ils décident éventuellement de frapper à la porte du magasin. Dès lors, au bout de deux ou trois minutes, un vieil homme entrebâille celle-ci. Il leur explique que la boutique est fermée pour la nuit, et s’apprête à leur refermer la porte au nez. Les personnages peuvent alors dire qu’ils viennent de la part de Jacques ou du comte de Lamoricière. Dans ce cas, l’homme semble soulagé, se détend, et finalement, après un instant d’hésitation, les laisse entrer chez lui. D’ailleurs, tout en leur demandant de le suivre, il leur donne son nom : « Laurent ». Il explique qu’en fait, c’est Jacques qu’il attendait. Et il leur demande s’ils ont les mystérieuses « Reliques » en leur possession. Les Personnages ne peuvent dans ce cas qu’avouer que ce n’est pas le cas, mais qu’ils détiennent un feuillet recouvert de phrases Latines (le parchemin accompagnant l’adresse de Laurent, qu’ils ont découvert sur le cadavre de Jacques). De toute façon, Laurent finit par leur demander celui-ci.

Laurent conduit alors les Personnages dans ce qui semble être son bureau. La pièce est encombrée d’ouvrages et de parchemins de toutes sortes Les livres s’entassent sur des étagères de bibliothèques qui s’alignent contre les murs. Il y en a également sur le sol, empilés les uns sur les autres. Ils s’y accumulent au point qu’il est difficile de se frayer un chemin dans la salle, sans en faire tomber. S’y distinguent également quelques fauteuils, deux tables basses, ainsi qu’un bureau, eux mêmes disparaissant sous des monceaux de parchemins et de manuscrits plus ou moins anciens ; certains paraissent d’ailleurs dater du Moyen-âge.

Une fois installé derrière son bureau, Laurent y fait un peu de place pour y déposer le feuillet que les Personnages lui ont certainement remis, Puis, il l’examine attentivement pendant un moment. Il leur explique qu’à première vue, le texte qui y est rédigé date de la République Romaine ; aux alentours de 90 avant J.C environ, précise-t-il. Les Personnages peuvent éventuellement profiter de l’occasion pour questionner Laurent au sujet du comte de Lamoricière ou de Jacques. Il répond dès lors vaguement, tout en poursuivant son expertise, que, soit l’un soit l’autre, lui amènent de temps en temps de vieux ouvrages. Le plus souvent, avoue-t-il, ces livres sont rédigés en d’anciennes langues, pour la plupart oubliées ou perdues. Mais parfois aussi, ils lui en apportent rédigés en latin. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui intéressent le plus Jacques ou le comte de Lamoricière, car ils évoquent l’histoire de la région Toulousaine tout le long de la période Antique. Et il leur en traduit certains passages. Laurent avoue en outre qu’il les connaît, l’un comme l’autre, depuis assez longtemps, et qu’au fil du temps, ils sont devenu des clients réguliers.

Finalement, Laurent dit aux Personnages de repasser le lendemain soir, après la fermeture de l’échoppe, s’ils souhaitent avoir la traduction complète de ce document ; avant de les raccompagner jusqu’à sa porte et de leur souhaiter une bonne nuit. Les Personnages n’ont d’ailleurs pas le temps de lui poser d’autre question ou de lui dire au revoir, qu’ils se retrouvent dans la rue.

D’une manière ou d’une autre, les Personnages se retrouvent de nouveau abandonnés à leur sort dans l’une des ruelles sinueuses de Montauban. Ils y déambulent après avoir quitté le monastère Saint Théodard par la grande porte, à l’issue de leur cheminement à l’intérieur du passage secret entre le château du comte de Lamoricière et celui-ci., Ils peuvent s’y promener, également, à la suite de leur mission en compagnie de Jacques, ou encore, à la suite de leur entrevue avec Laurent le libraire. Mais, dans tous les cas, au moment où ils pénètrent à l’intérieur d’une nouvelle ruelle, ils aperçoivent une demi-douzaine de personnes dissimulées dans l’encoignure de l’une de ses habitations. Ils semblent s’y dissimuler et attendre en silence, jusqu’à ce qu’un homme s’engage à son tour. Dès lors, si les Personnages n’interviennent pas, les inconnus se jettent sur ce dernier, le poignardent, et s’enfuient rapidement dans le dédale alentours et l’obscurité.

Les Personnages souhaitent alors éventuellement s’approcher de l’homme qui vient d’être assassiné pratiquement sous leurs yeux. Ils se rendent immédiatement compte qu’il s’agit d’un prêtre. Lorsqu’ils se penchent sur lui, il se met à murmurer quelques mots incompréhensibles, avant de s’éteindre définitivement. Et s’ils fouillent son cadavre, ils ne découvrent malheureusement rien d’intéressant sur lui.

Dès lors, ils peuvent poursuivre leur route dans les rues de la ville. Ils arrivent bientôt à un croisement de plusieurs rues. Un peu plus loin, ils aperçoivent alors une foule amassée devant une église. La plupart des personnes rassemblées devant l’entrée de l’édifice ont des torches à la main. D’autres sont armées de fourches, de bêches, ou de poignards. Toutes invectivent violemment le prêtre qui se trouve au milieu d’elles, avant de le pousser brutalement en avant. Elles jettent l’ecclésiastique à l’intérieur de l’église, avant d’en refermer la porte et de la bloquer avec des rondins de bois. Patientes, elles observent ce qui se passe, tout discutant entre elles de choses diverses et variées, plaisantant et riant même parfois. Très vite, une fumée noirâtre, très vite accompagnée de flammes, commence à s’en échapper, tandis que la foule se met à se congratuler, tout en continuant à injurier le prélat prisonnier du bâtiment en flammes. Et des hurlements de terreur et de souffrances se répercutent ensuite rapidement entre les murs de celui-ci, avant de s’éteindre progressivement au bout de quelques minutes.

Les Personnages ne peuvent évidemment pas intervenir, face à une foule prise de frénésie destructrice et d’envie de meurtre. Ils ne peuvent que continuer a cheminer dans les rues de Montauban. Dès lors, au fur et à mesure de leur progression, ils croisent de nouveaux rassemblements. Des dizaines de personnes sont en train de s’attrouper à des intersections, et quelques unes se mettent à crier à qui veut l’entendre qu’il faut tuer tous les Catholiques de Montauban. D’autres clament qu’il faut absolument former une armée Huguenote destinée à défendre la Cité contre les Prélats Chrétiens, ainsi que les renforts extérieurs que ceux-ci ont certainement appelés à la rescousse. Ils grondent qu’il est impératif que les habitants de Montauban ont le devoir de rallier la Fronde, qu’ils doivent s’enrôler dans l’armée du comte de Lamoricière qui doit prochainement partir pour Toulouse. Qu’ils ont également le devoir de participer à la délivrance de l’enfant Roi, détenu contre son gré par les « Italiens » de Paris. Et que Condé doit prendre leur place en tant que ministre principal de Louis XIV.

Au fur et à mesure de leur traversée de la multitude de ruelles et de passages leur permettant d’arriver au pied du château du comte de Lamoricière, la foule se fait de plus en plus houleuse. Mais, ils parviennent à l’entrée de celui-ci plus ou moins sans encombres, si ce n’est d’avoir été bousculé. Les soldats de garde les laissent alors pénétrer dans la forteresse, après les avoir examiné de la tète aux pieds par la lucarne de la porte en double battants qui en interdit le seuil.

Si les Personnages sont sortis du château grâce au passage secret situé dans l’une des chambres qui leur a été attribuée, le comte n’étant pas au courant de leur escapade nocturne, ils sont obligés de retourner le plus discrètement possible dans leurs appartements. S’ils ont le malheur de se faire remarquer d’une quelconque façon par les soldats de l’entrée du château, ou à l’intérieur de ses corridors, ils sont immédiatement amenés devant le comte. Et celui-ci exige des explications quant à leur promenade non autorisée.

Le reste de la nuit se déroule sans autre incident majeur, du moins, à l’intérieur du château du comte de Lamoricière. Et le lendemain soir, les Personnages, quel que soit le moyen qu’ils utilisent pour quitter les lieux, peuvent retourner à la librairie de Laurent. Ils frappent donc à la porte de sa boutique. L’homme leur ouvre précipitamment en leur disant d’entrer le plus vite possible. En même temps, il jette des coups d’œil encore plus inquiets que la veille aux alentours, pour voir si personne ne les a vu pénétrer chez lui. D’un pas pressé, il les conduit jusqu’à son bureau. Durant le trajet jusqu’à cette pièce, les personnages peuvent d’ailleurs se rendre compte que Laurent a les yeux exorbités, les traits fatigués et inquiets, les cheveux en bataille, et qu’il porte les mêmes vêtements que la nuit précédente.
Il s’assied immédiatement derrière son bureau encombré de documents divers et variés ; apparemment, ils s’entassent encore plus nombreux que la première fois où ils sont venus. Puis, Laurent se met fébrilement à leur expliquer qu’il n’a pas compris grand-chose au sens des phrases latines inscrites sur le parchemin qu’ils lui ont remis. Tout ce qu’il a réussit à saisir, c’est qu’elles évoquent de mystérieuses Reliques, des sortes de Cubes. Il dit qu’il aimerait bien, si cela est possible, les examiner de près, car elles ne cessent pas de se référer à eux. Il leur tend ensuite un feuillet rédigé en français. Et il raconte qu’il s’agit de la traduction du document qu’ils lui ont remis : Document 9.

Document 9 :

Cube Un : Quatre lorsqu’on ouvre la Porte d’Apollon.
Un au centre du Soleil Eclatant,
Un au centre de la Lune Montante,
Un au centre de la Terre Figée,
Un au centre de l’Etoile Cosmique.

Cube Deux : Les Quatre mêlés les uns aux autres montrent la Vérité à l’Homme Sage,
La Statue du Dieu qui pleure lève un coin du Voile de cet Antique Mystère,
Car la Statue du Dieu qui pleure est toujours en Quête de son Trésor,
Et de cette Lointaine Contrée qui l’a vue Naitre.

Cube Trois : L’Homme le plus Sage n’est pas toujours celui auquel on pense,
L’Homme Sage a les mains qui se tendent vers le Ciel,
Lorsqu’il souhaite que les Dieux exaucent ses Prières,
L’Homme Sage suit alors une route semée d’Embuches,
Appréhendant le moment où il lui faudra tordre la Langue Venimeuse
Du Démon des Abysses.

Cube Quatre : La Porte entre les Mondes mène l’Homme Sage
Tout près du Dieu aux Mille Visages,
Mais n’oubliez pas qu’il défend son Sanctuaire, ses Trésors et ses Mystères,
Car ce qui y est dissimulé ne doit être touché
Ni par le Profane ni par l’Incroyant qui cherchent à se les approprier
Sans l’Approbation du Maitre des Lieux.

Soit donc Maudit et Périt ; je le veux.

Il poursuit en avouant que, d’après lui, il s’agit d’un antique Rite d’Initiation. Il n’en comprend pas véritablement le sens. C’est d’ailleurs pour cela qu’il aimerait rencontrer le comte de Lamoricière au plus tôt. Il aimerait avoir une discussion approfondie concernant cette énigme avec lui. Il est en effet très intrigué par ces phrases énigmatiques. Il souhaite aussi savoir où il a trouvé les Reliques auxquelles se réfèrent le texte. Il explique encore que, dans les jours qui viennent, et jusqu’à ce qu’il voit le comte, il va poursuivre ses investigations au sujet des Cubes. Grace à certains amis ayant accès à d’autres ouvrages évoquant l’Antiquité, il va tenter d’en apprendre davantage. Puis, il l’informera de ce qu’il a mis au jour. Il termine en disant que, d’ailleurs, il est prêt à participer à des fouilles archéologiques éventuelles avec le comte de Lamoricière, afin d’essayer de percer le mystère de leur découverte.

À l’issue de cet exposé, les Personnages n’apprennent finalement rien de plus, et ils peuvent quitter cet endroit. Mais, avant de partir, Laurent insiste encore une fois sur le fait qu’il faut qu’il rencontre le comte le plus vite possible ; et il compte sur les Personnages pour appuyer sa requête auprès de lui.

Une fois de retour au château du compte de Lamoricière, les Personnages sont libres de leurs mouvements. Dans ce cas, comme dans le cas où la nuit précédente ils n’aient pas accompagné Jacques dans son périple en ville, ils ont la possibilité d’explorer la citadelle à leur guise. Malgré tout, ils se doivent de rester discrets et de ne pas alerter d’une manière ou d’une autre le maitre des lieux.

Chambre du comte de Lamoricière : La porte de la chambre du Comte de Lamoricière est cadenassée. Sa clef se trouve dans le trousseau de Jacques. Lorsque les Personnages y pénètrent, ils découvrent une grande pièce aux murs et au sol somptueusement décorés de riches tapis. S’y discernent également des meubles ornés de sculptures finement ouvragées ; sur l’un de ces derniers est d’ailleurs déposé un livre à serrure dont le comte de Lamoricière possède la clef. Au centre de la salle, y apparaît aussi un lit à baldaquin décoré sur les cotés de bas reliefs représentant des félidés de toutes espèces ; majoritairement des chats. Aux murs sont accrochés des tableaux montrant le comte alors qu’il avait une petite trentaine d’années. Il y pose, alors que des batailles font rage dans son dos. Enfin, dans un coin de la pièce, se révèle une armure de plaques complète accompagnée d’une épée à deux mains. Toutes deux sont délicatement émaillées de Symboles entremêlés les uns aux autres, et enrichies d’or et d’argent.

En s’aventurant également plus avant dans cette chambre, au bout d’un instant, les Personnages se font attaquer par une vingtaine de chats reposant sur le lit du comte de Lamoricière. Ils défendent alors les lieux avec acharnement, jusqu’à ce qu’ils ne soient tous tués, ou que les Personnages se mettent à fuir la chambre.

En examinant les tableaux de plus près, les Personnages découvrent que l’un d’eux dissimule un mécanisme. En appuyant dessus, celui-ci permet à un pan de mur situé juste à coté du lit de s’ouvrir. Et en s’en approchant, ils peuvent dès lors pénétrer à l’intérieur d’un sombre corridor. Ce dernier est rempli de toiles d’araignées et de poussière. À intervalles réguliers, des torchères sont accrochées aux murs ; des flambeaux les illuminent. Les parois sont recouvertes de fresques représentant des hordes de chats en train de se ruer dans les rues d’une cité aux maisons biscornues et enveloppée de brouillard. Les félidés qui y sont dessinés se précipitent sur les personnes qui se trouvent dans les ruelles de la ville, et les dévorent vivants.
Au bout du couloir se discerne finalement une porte fermée à clef. Celle-ci se trouve, une fois encore, en possession du comte de Lamoricière. Les Personnages peuvent dès lors tenter de la franchir d’une manière ou d’une autre, mais elle est protégée par un mécanisme envoyant une flèche empoisonnée à l’imprudent qui tente de la crocheter. Malgré tout, s’ils parviennent à la forcer, ils ont la possibilité de pénétrer à l’intérieur de ce qui semble être une salle secrète. Cette dernière a les murs recouverts de textes hiéroglyphiques incompréhensibles. Le sol laisse apparaître des Symboles Magiques, ainsi que des Pentacles aux contours sanglants. Au centre de la pièce se discerne un piédestal dont les contours sont sculptés de formes félines. Un peu plus loin de là se trouve un autel dont le orné de motifs à peu près équivalents. Et, enfin, un peu plus loin encore, dans un des recoins les plus sombres de la salle, se devinent quatre autres piédestaux. Au sommet de chacun d’eux repose un des Cubes.

Au cas où les Personnages décident de s’approcher de ces quatre piédestaux, à mi-parcours, alors qu’ils contournent un des pentacles dessinés sur le sol, des volutes de fumées blanches surgissent progressivement du néant en tournoyant sur elles mêmes ; d’abord lentement, puis, de plus en plus vite. En fait, plus les Personnages avancent en direction des Cubes, plus les serpentins brumeux deviennent nombreux, se métamorphosent. Et, finalement, quand ils n’en sont plus qu’à un ou deux mètres, les fumeroles se transforment brusquement : elles prennent l’apparence d’une créature félidée immatérielle ; et celle-ci les attaque immédiatement. Une fois cette créature vaincue, ils peuvent alors s’emparer des Cubes sans danger. Et, ne trouvant rien d’autre d’intéressant dans cette pièce, ils peuvent rebrousser chemin jusqu’à la chambre du comte de Lamoricière.

Bibliothèque  : La porte de cette pièce est encore une fois fermée à clefs. Et sa clef se trouve également dans le trousseau qui était en possession de Jacques. De fait, quelle que soit la manière par laquelle ils pénètrent dans cette salle, les Personnages se rendent compte qu’il s’agit d’un lieu dont les murs sont entièrement recouverts d’étagères ; de haut en bas des parois. Les ouvrages qui y sont rangés y sont parfaitement répertoriés. Un des rares espaces qui n’est pas couvert d’étagères laisse apparaître une cheminée. En l’inspectant d’ailleurs de plus près, les Personnages ont la possibilité d’y voir des moulures représentant des tètes de félidés. En appuyant sur l’une d’elles, un passage secret s’ouvre juste à coté de la cheminée. Et en s’y engouffrant, les corridors de ce dernier les conduisent jusqu’au qui se trouve juste à coté de la porte fermée à clefs sur le pan de laquelle apparaît des traces de griffes et d’étranges hiéroglyphes.

À proximité immédiate de la cheminée se distinguent également deux tables basses et deux fauteuils, sur lesquels s’entassent une demi-douzaine d’ouvrages ouverts. Le livre qui se trouve au sommet de la pile est à moitié dissimulé par un parchemin : Document 10.

Document 10 :

Aux environs de 1280 se déroulèrent les négociations de rattachement du comté de Toulouse à la France. Les émissaires de la Princesse Jeanne et du roi Philippe le Hardi se rencontrèrent à plusieurs reprises dans la capitale languedocienne. C’est à cette époque également que l’un des envoyés de ce dernier y retrouva les traces du légendaire Trésor de Delphes.

La rumeur prétendait que ce fabuleux Trésor était dissimulé au cœur de la cité depuis plus d’un millénaire. L’homme remit au jour un certain nombre de documents qui s’y référaient, après avoir passé plusieurs jours dans la Bibliothèque de la Princesse. Il semble qu’il mit la main sur les archives du premier comte de Toulouse ; Raymond de Pons. Il apparaît d’ailleurs que c’est à la suite de son passage en ces lieux qu’une partie des manuscrits concernant cette énigme, disparurent.
Malgré tout, quelques temps plus tard, les négociations entre les deux partis aboutirent enfin. Et ce n’est que plusieurs années plus tard que l’on entendit de nouveau parler de cet étrange individu. En effet, celui-ci revient à Toulouse, accompagné de personnages encapuchonnés et au visage blafard. Il entreprit des recherches archéologiques sur un site auquel les informations qu’il avait découvertes au sein de la Bibliothèque de la Princesse Jeanne se référaient. Il creusa jusqu’à ouvrir un passage conduisant dans les profondeurs inexplorées de la Cité. Et c’est à ce moment là qu’il s’évanouit une fois de plus dans la nature.

On n’entendit dès lors plus jamais parler de lui. Or, c’est cinq ou six mois plus tard que l’un de ses compagnons explorateur refit surface. Ce dernier réapparut non loin du site Archéologique qu’il avait fouillé avec ses amis. On ne sut jamais comment, il détenait quatre Reliques – des Cubes de métal recouverts de textes hiéroglyphiques -, ainsi que des parchemins sur lesquels étaient rédigés d’énigmatiques phrases latines. Et il semble bien qu’il ait découvert ceux-ci tout près de…

Bureau personnel du Comte de Lamoricière : Une fois encore, la porte de cette salle est fermée à clefs, et la clef qui l’ouvre se trouve dans le trousseau de Jacques. Si les Personnages parviennent, d’une manière ou d’une autre, à la déverrouiller, ils entrent à l’intérieur de ce qui parait être une salle de travail. Il s’agit d’une pièce de grande dimension au centre de laquelle apparaissent deux bureaux. Le premier est encombré de cartes représentant les régions du Languedoc et de l’Aquitaine. Sur chacune des cartes sont tracées d’étranges marques ainsi que des chiffres. Le second disparaît sous des amas de feuillets : il s’agit de compte-rendu et de rapports venant des subalternes du comte de Lamoricière concernant l’armée qu’il est en train de rassembler aux portes de Montauban. Ces parchemins décrivent la manière dont les nouveaux arrivants sont intégrés à ses troupes. Quelques uns sont issus de ses espions installés dans la ville de Bordeaux, et expliquent que les amis de Thibaut de Frontenac ne sont pas réellement heureux de savoir que c’est le comte de Lamoricière qui détient l’ensemble des Cubes – Reliques. Ils disent qu’ils craignent en effet qu’il désire désormais faire cavalier seul. Ils rajoutent qu’ils ont envoyé un homme de confiance à sa rencontre afin de s’assurer de sa loyauté. D’autres rapports insistent sur le fait qu’il semble qu’une armée de Catholiques soit en ce moment même en train de se rassembler depuis deux jours aux alentours de Cahors. Il semble également que cette dernière ait été placée sous l’autorité de Monsieur de Beaujeu ; l’évêque de Cahors. Il semble encore que ces troupes s’apprêtent à partir en direction de Montauban afin de mettre un terme à la rébellion qui y couve à l’encontre des Catholiques et du Roi de France. Il apparaît finalement que les huit-cents hommes qui composent ces compagnies est destinée à pacifier à tout prix le comté sous la tutelle de Monsieur de Lamoricière ; et qu’elles aient la bénédiction de Mazarin pour s’attaquer à la Fronde dans cette partie du Languedoc. Divers documents encore, évoquent un mystérieux émissaire du Duc de Beaujeu qui a récemment été envoyé à Paris. Il serait actuellement en train d’y constituer de nouveaux régiments ayant pour mission de se rendre au plus tôt à Bordeaux afin d’y assiéger la ville et d’y affamer les rebelles qui s’y cachent. Cette seconde armée devrait alors y attendre l’arrivée de Louis XIV et de sa cour pour que le Souverain soumette la ville lui-même, puis châtie les misérables qui ont osé contester l’autorité de son Premier Ministre. Et enfin, un dernier écrit explique que l’armée du chef des Frondeurs se trouve actuellement massée non loin de Toulouse. Elle compterait environs quatre-mille soldats. Et il souligne la nécessité pour le comte de Lamoricière d’atteindre la capitale languedocienne dans les plus brefs délais pour qu’il puisse participer au plus vite aux premières opérations militaires prévues. Car ces dernières ont pour but d’empêcher – ou, au mieux, de retarder – l’armée de Mazarin en préparation à Paris, de parvenir sous les murs de Bordeaux.
L’un des murs de la pièce disparaît en partie derrière une cheminée ; et juste à coté de celle-ci, une grosse armoire. A l’intérieur de cette armoire se trouvent une bonne vingtaine de sacs contenant chacun environ cinq-cents louis d’or ; une fortune. Dissimulés dessous ces derniers sont rangés des papiers administratifs.

Laboratoire  : Une fois de plus, la porte de cette pièce est fermée à clef, et la clef se trouve parmi les autres du trousseau de Jacques. Quelle que soit la façon qui leur permet d’entrer, lorsque les Personnages réussissent à franchir le seuil de cette salle, ils se retrouvent dès lors à l’intérieur d’une pièce de petite taille. Une seule torche est accrochée à l’une de ses parois. Dans un coin, se trouve un chaudron de bronze assez grand. Ce dernier est rempli d’une mixture verdâtre et bouillonnante en train de cuire. Un peu plus loin sur les murs sont accrochées quelques étagères au sommet desquelles s’entassent une quinzaine de livres, ainsi que plusieurs bocaux de diverses tailles ; ils renferment tous d’étranges substances, des masses informes, ou des liquides grisâtres.
Au centre de la salle apparaissent deux tables. Allongé sur l’une de celles-ci se discerne un corps humain éventré ; ses viscères pendent dans le vide par l’ouverture d’une plaie béante au ventre. Il y a du sang un peu partout autour du cadavre et sur le sol alentours. Sur l’autre table sont déposés une dizaine de livres apparemment rédigés en latin. En fait, chaque ouvrage est décomposé en deux parties : sur une page, il s’agit de phrases en latin ; sur l’autre, il s’agit de représentations de pentacles et de symboles Alchimiques.

Salon  : La porte de cette salle, qui, pour une fois n’est pas fermée à clef, s’ouvre directement sur ce qui apparaît être un salon. Une demi-douzaine de fauteuils de cuir y est installée. Déposé sur l’un de ceux-ci se trouve le Document 11. Au-delà, contre le mur du fond de la pièce, apparaît une cheminée. Les murs sont recouverts de tentures. Mais, un endroit de la paroi est laissé libre, et s’y étale un tableau montrant le comte de Lamoricière : il y chevauche un destrier blanc ; autour de lui, le décor représente une forêt spacieuse où le Soleil darde de ses rayons les buissons et les arbres disséminés alentours.

Document 11 :

Cher ami,
Je vous envoie cette missive afin de vous informer que je viens de découvrir de nouvelles informations concernant notre affaire. Je peux d’ores et déjà vous affirmer que celles-ci peuvent nous faire progresser vis-à-vis de nos investigations. Je pense qu’elles sont susceptibles de nous faire aboutir ; le Trésor de Delphes, ainsi que l’Objet sont désormais à notre portée.
Je vous informe également que je suis à Montauban que depuis deux semaines. Auparavant, je me trouvais à Paris, où j’ai fait un certain nombre d’autres découvertes intéressantes. Mais je vous en parlerai plus longuement de vive voix lors de notre prochaine rencontre. Car n’oubliez pas que nous devons prendre contact à Villemur, et ensuite, ensemble, rejoindre la Fronde à Toulouse. J’attends d’ailleurs ce moment avec une extrême impatience.

Robert de Got

Quels que soient les événements ou les endroits où ils se rendent – fouille du château du comte de Lamoricière, excursion avec Jacques, entretien avec Laurent à la boutique « les Livres de l’Érudit » -, la fin de la nuit approche. C’est à ce moment là, alors que les Personnages arpentent un des corridors du château, qu’ils voient un homme venir vers eux. Celui-ci, un petit homme bossu, s’approche d’un pas pressé. Ils le reconnaissent immédiatement, car c’est lui qui les a conduit jusqu’auprès du comte de Lamoricière le jour de leur arrivée. L’individu s’arrête alors devant eux ; il est essoufflé et ruisselle de sueur. Il leur demande de le suivre immédiatement car il vient de se produire un événement d’une extrême gravité. Et il les précède jusqu’à la porte de l’une de leurs chambres.

En fait, il s’agit de la chambre de l’un des compagnons de voyage des Personnages. A proximité de cette dernière, dans le corridor, se trouvent plusieurs soldats en armes qui surveillent les allées et venues des gens de passage. De l’intérieur de la pièce se perçoit la voix du comte du Lamoricière ; il semble très en colère.
De fait, lorsque les Personnages pénètrent dans la pièce, ils se rendent compte que le comte est agenouillé à coté d’un cadavre décapité ; le sol alentours est souillé de sang frais, et des objets brisés se discernent un peu partout ailleurs, comme si un affrontement très violent avait eu lieu peu de temps auparavant. Parmi ces décombres apparaissent également un débris de masque qu’ils reconnaissent tout de suite. En effet, il s’agit d’un morceau du masque de Diable rouge que porte l’inconnu qu’ils ont déjà croisé dans les couloirs du château et qui s’en est déjà pris à leurs compagnons de voyage. Quant au mort, ils l’identifient instantanément : c’est la Cloche.

Évidemment, les Personnages peuvent demander au comte de Lamoricière ce qu’il s’est passé. Celui-ci explique donc qu’il y a quelques minutes, il est venu voir la Cloche afin de discuter avec lui. Mais, en arrivant devant la porte de sa chambre, il s’est aperçu que celle-ci était entrebâillée. Et, quand il l’a ouverte, il a découvert la Cloche dans cet état. Il dit encore qu’il ne sait pas qui a pu le tuer de cette manière, avec autant de fureur et d’acharnement. Il renchérit en disant que c’est un mort de trop. Il n’est pas question que ses gardes ou ses invités – comme Henri le Gueux avant lui – ne se fassent assassiner les uns après les autres sans qu’il ne réagisse. Dans la foulée, il questionne les Personnages : il leur demande s’ils n’ont pas vu ou entendu des choses suspectes depuis qu’ils se trouvent entre les murs de son château. Dans ce cas, ils ont la possibilité de lui mentir ou de lui dire la vérité sur les péripéties auxquelles ils ont eux mêmes été confrontés. Mais, dans tous les cas, le comte leur avoue qu’il ne les soupçonne pas d’être à l’origine de ces meurtres. Par contre, il les enjoint d’être désormais très prudents, et de faire très attention durant leurs déplacements. Il leur demande aussi d’être à l’affut du moindre indice qui pourrait l’aider à résoudre ces crimes.

Le comte de Lamoricière quitte alors finalement la chambre, et les Personnages sont de nouveau libres de leurs mouvements. Du reste, la fin de la nuit s’écoule sans autre incident, et ce n’est qu’alors que l’aube pointe à l’horizon et qu’ils sont sur le point de regagner leurs propres chambres, qu’ils aperçoivent une ombre cheminer dans le corridor adjacent à ces dernières.

Une fois de plus, il s’agit du père André. Il est en train de sortir de la chambre d’Henri le Gueux. Il avance prudemment dans le couloir, tout en surveillant les environs ; comme s’il ne souhaitait pas se faire remarquer. Dès lors, lorsqu’il voit les Personnages venir dans sa direction, il se précipite dans la chambre où se situe le passage secret. Il active son mécanisme, s’engouffre dedans. Évidemment, dans la foulée, les Personnages peuvent essayer de le rattraper. Malgré tout, le père André a une longueur d’avance sur eux, et ils sont obligés de forcer l’allure au maximum pour l’atteindre.

S’ils parviennent tour de même a le neutraliser, ils ont la possibilité de l’interroger sur sa présence dans la chambre d’Henri le Gueux, alors que celui-ci s’est fait assassiné peu de temps auparavant. Le père André déclare alors rageusement qu’ils sont des hérétiques qui méritent le châtiment de Dieu. S’ils lui font du mal, ils s’en repentiront, de même que s’ils décident de l’amener devant le comte de Lamoricière. Il rajoute que, même sous la torture, il ne leur avouera rien. La seule chose qu’il veut bien expliquer, c’est que sa foi le protège des infidèles.

Évidemment, les Personnages emmènent peut-être malgré tout le père André jusqu’au comte de Lamoricière. Celui-ci les remercie vivement de la capture du prêtre, qui, au fur et à mesure, apparaît de plus en plus exalté, frénétique. Il les questionne sur les circonstances de sa capture. Puis, il demande à plusieurs de ses soldats non loin de là, de conduire le prélat dans un endroit à l’abri des oreilles indiscrètes où il pourra l’interroger plus longuement ultérieurement. Et il suggère enfin aux Personnages, puisque le Soleil est en train de se lever, d’aller se coucher. Ceux-ci n’ont d’ailleurs que le temps de retourner dans leurs appartements, avant que le jour n’envahisse complètement le Ciel.

La journée de repos des Personnages se déroule sans problèmes. Par contre, à la nuit tombée, alors qu’ils sont en train de se réveiller, des bruits de tumulte se discernent. Des échos de combats, de saccages semblent provenir des rues alentours. Au loin, par les fenêtres de leurs chambres, ils aperçoivent des flammes ; ce sont plusieurs quartiers de Montauban qui brulent. Au même instant, des coups sourds retentissent à leur porte. Cette dernière s’ouvre immédiatement, et le petit homme bossu au service du comte apparaît dans l’entrebâillement. Il leur demande – une fois de plus – de le suivre de toute urgence. Puis, il leur fait parcourir tout un tas de corridors au sein du château, avant de les précéder dans le bureau personnel du comte de Lamoricière.

À l’intérieur de cette salle se trouvent, outre le comte et certains de ses plus proches conseillers – Marie-Béatrice de la Hotte. A ses cotés, se devine le comte de la Hotte, Jean de la Rochette, Stephan de Hautecour, Lionel du Gué, François, Mahaubert, Norbert Lalisse, et Barnabé Jacquafleur. L’entourent également plusieurs autres individus que les Personnages n’ont jamais rencontrés jusqu’à présent, mais qui paraissent être des proches du comte de Lamoricière.

Une fois que toutes les personnes que le comte attendait se trouvent dans la pièce, installées plus ou moins confortablement, et les yeux rivés vers lui, celui-ci se met à expliquer un certain nombre de choses : Il dit tout d’abord que, comme prévu, Montauban s’est soulevée afin de rallier la Fronde. Mais que les habitants ont pris les armes plus tôt qu’il ne l’a prévu. En effet, insiste-t-il, déjà depuis plusieurs jours, des incidents plus ou moins graves ont eu lieu un peu partout dans la ville. Mais ce n’est que ce matin que la Cité a définitivement changé de parti, et a abandonner celui de Mazarin et d’Anne d’Autriche. Par ailleurs, continue t’il, comme il le soupçonnait depuis quelques jours, une armée de 1500 hommes est arrivée durant la journée devant Montauban, Celle-ci, commandée par Monseigneur de Beaujeu, encercle désormais la ville, débute le siège de la cité. Il est en outre informé que l’Évêque de Cahors a l’accord tacite de Mazarin pour assiéger Montauban, et que tous les moyens matériels et humains sont mis à la disposition de celui-ci afin de l’empêcher de rallier la Fronde. En effet, Mazarin et Anne d’Autriche n’ont qu’une hantise, c’est que l’exemple de Montauban n’incite d’autres villes du Languedoc a en faire de même ; et que finalement, ce ne soit l’ensemble de l’Aquitaine qui se soulève contre le Premier Ministre d’Anne d’Autriche et du jeune Louis XIV. D’autant que, d’après ses renseignements, poursuit le comte de Lamoricière, Mazarin veut profiter de cette occasion pour pacifier l’ensemble de cette région, mais également, de la faire repasser sous le joug des Catholiques. Malgré le fait que ce soit majoritairement des Protestants qui y habitent, Monseigneur de Beaujeu a apparemment aussi pour mission de renforcer les positions des Catholiques un peu partout où il le peut avec l’aide de son armée. Et Montauban lui servira de base de reconquête une fois qu’il l’aura soumise.

Le comte de Lamoricière explique encore qu’il ne faut sortir du château sous aucun prétexte. En effet, en ce moment même, évoque-t-il, les Catholiques et les Protestants sont en train de se massacrer les uns les autres dans les rues de la ville. Certains quartiers de la sont la proie des flammes. Les prêtres du Monastère Saint-Théodard ont tenté d’ouvrir les portes de Montauban aux troupes de Monseigneur de Beaujeu un peu plus tôt dans la journée sans y parvenir. Il y a eu de nombreux affrontements aux alentours des portes de la ville, car il y a envoyé des renforts pour repousser cette tentative de passage en force ; et les partisans des Catholiques se sont maintenant repliés à l’intérieur du monastère et des églises de la ville. Ils ont fortifié leurs positions en élevant des barricades tout autour de leurs refuges. De son coté, une foule enragée s’est mise à massacrer tous les Catholiques qu’elle a croisé sur sa route ; cette situation dure depuis plusieurs heures. Parallèlement, en ce moment même, l’armée de l’évêque de Cahors tente de prendre d’assaut une partie des remparts de la ville ; mais sans succès pour le moment.

Le comte de Lamoricière termine enfin son exposé en disant qu’il vient de faire sortir secrètement un messager de Montauban. Il a donné a celui-ci la mission de se rendre dans les environs de la ville, afin de rallier l’armée qui campe dans les bois situés à une demi-journée de là. Il devrait, à son avis, la rejoindre au plus tard le lendemain matin. Et il la préviendra de la situation dans laquelle se trouve le comte de Lamoricière et ses partisans, pour qu’elle se mette en mouvement et prenne l’armée de Monsieur de Beaujeu à revers dans les plus brefs délais. Il insiste alors qu’en attendant qu’elle vienne délivrer la ville de son étau, nul ne doit faire en sorte d’envenimer les choses ; et que chacun doit garder son calme à l’intérieur des murs du château.
Finalement, le comte de Lamoricière demande à tout le monde de retourner immédiatement dans ses appartements. Il tiendra ses invités informés de l’évolution des événements au cours des heures qui viennent ; lorsqu’il prononce ces mots, il se tourne alors vers les Personnages, ainsi que les compagnons de voyage de ceux-ci. Puis, il demande à toutes les personnes présentes de quitter les lieux, et de suivre ses instructions. Les Personnages peuvent éventuellement profiter de l’occasion pour s’entretenir un instant avec le comte de Lamoricière. Il les écoute alors un instant, le visage soucieux. Mais si celui-ci estime que ce qu’ils lui disent n’est pas vital, il les renvoie très vite en leur expliquant qu’il a des occupations plus importantes actuellement, qu’il les verra plus tard. Et, si ce n’est Benjamin Chanteclous et le comte de la Hotte, qui sont toujours présent et attendent un peu plus loin, ils laissent le comte de Lamoricière derrière eux ; lequel conduit aussitôt ses deux autres invités jusqu’à sa chambre.

Les Personnages ont la possibilité de suivre le comte de Lamoricière, Benjamin Chanteclous et le comte de la Hotte jusqu’à ses appartements privés. Dans ce cas, ils se rendent compte qu’il y pénètre en leur compagnie. Il y reste quelques minutes, avant, enfin, d’en ressortir avec le comte de la Hotte, tout en discutant avec lui joyeusement de faits sans importance.

Les Personnages peuvent dès lors, une fois de plus, faire ce qu’ils ont envie. Mais, le plus sage est alors de revenir dans leurs chambres et de s’y tenir tranquilles. De toute façon, au bout d’un moment, le petit homme bossu qui les a déjà conduits auprès du comte de Lamoricière se présente de nouveau à eux. Il leur enjoint, une fois de plus, de le suivre. Il les précède jusqu’à la chambre de l’un de leurs compagnons de voyage. Au passage, ils s’aperçoivent que, de nouveau, des soldats en armes se tiennent non loin de là et surveillent les environs immédiats. Et il leur désigne l’ouverture en leur demandant d’entrer dans la salle.

Comme précédemment, ils y retrouvent le comte de Lamoricière. Mais cette fois-ci, il est accompagné de Jean de la Rochette, de Stephan de Hautecour, de François, de Mahaubert, de Norbert Lalisse, et de Barnabé Jacquafleur. Le comte de Lamoricière est immobile devant un mur inondé de sang. En son centre est accroché le cadavre décapité de Lionel du Gué. Il a un pieu figé dans le cœur ; sa tète aux traits figés par la terreur repose sur le lit. Et sur le sol, juste devant lui, est écrit en lettres de sang : « Dernier avertissement, je VEUX récupérer les CUBES ».

En lisant ces mots, le comte de Lamoricière se met en colère et exige que tout le monde reste à sa place. Nul ne doit désormais sortir de la chambre tant que cette affaire ne sera pas réglée. Après avoir interrogé les uns et les autres, il demande aux Personnages où ils se trouvaient une demi-heure auparavant ; au moment du meurtre. Il veut également savoir qu’est ce que c’est que cette histoire de cubes (bien sur, il ment aux Personnages sur ce sujet puisque les Cubes sont à l’intérieur du passage secret de sa chambre ; à moins que ceux-ci ne les aient entretemps subtilisé). Puis, après les avoir questionné sur cet assassinat et ètre revenu sur le précédent, il sonde leur esprit à l’aide de ses pouvoirs de vampire. Il répond aux questions que les Personnages souhaitent éventuellement aussi lui poser. Et, il les renvoie dans leurs quartiers, escortés par plusieurs hommes en armes en ordonnant à ces derniers de monter la garde devant leur porte ; et en disant que nul ne doit plus quitter les lieux désormais.

Or, alors que tout ce petit groupe s’apprête à franchir les derniers mètres qui les séparent de leurs salles de repos, qu’ils voient la porte de la chambre dissimulant le passage secret s’ouvrir. Un, deux, et rapidement, une vingtaine d’hommes en armes en surgissent. Ils portent tous des crucifix autour du cou, et parmi eux se discernent une demi douzaine habillés de robes de bure. Il s’agit de prêtres du monastère Saint-Théodard et du Père André qui brandissent des attributs religieux d’une main, et des épées de l’autre. Tous se précipitent alors sur les soldats raccompagnant les Personnages dans leurs quartiers, ainsi que sur ces derniers. Et un combat enragé s’engage entre les uns et les autres.

Durant l’affrontement, un homme du comte de Lamoricière s’éloigne discrètement et part donner l’alerte. En même temps, un flot continu de d’individus armés et furieux se déversent des profondeurs du corridor masqué. Une cinquantaine d’entre eux, et une quinzaine de Clercs déchainés s’en échappent finalement, et commencent à investir le couloir dans lequel se tiennent les Personnages ; avant de s’étendre aux galeries adjacentes.

Il est certain que les Personnages ne sont pas capables de retenir tout ce monde bien longtemps. Et, à moins de se faire tuer sur place, ils se retrouvent très vite dans l’obligation de reculer afin de tenter de trouver une issue de secours. Ils peuvent également jeter des coups d’œil régulièrement dans les corridors annexes pour voir si d’autres soldats du comte de Lamoricière sont sur le point d’arriver.

Malheureusement, les secours tardent, et durant les quelques minutes ou les Personnages et les trois ou quatre soldats du comte de Lamoricière tentent de contenir leurs assaillants, nombre de ceux-ci se répandent aux alentours. Quant aux autres, ceux qui les combattent farouchement, ils parviennent à tuer plusieurs des soldats du comte durant ce laps de temps.

Après que les secours soient parvenus jusqu’à eux, les Personnages peuvent décider de fuir. Ils se dirigent alors fébrilement à l’intérieur du premier corridor du château qui se trouve à leur portée. Au fur et à mesure de leur progression, ils rencontrent plusieurs croisées de passages. Ils y aperçoivent nombre de serviteurs du comte de Lamoricière en armes, et courant, affolés, dans toutes les directions. Ils entendent des bruits de combat et de saccage se répandre dans l’ensemble des pièces du château. Au fur et à mesure que les minutes s’écoulent et qu’ils essayent de trouver un moyen de s’échapper, ils constatent que l’édifice est maintenant un champ de bataille. Et ils finissent d’ailleurs par être de nouveau à leur tour assaillis par une demi-douzaine d’adversaires.

Une fois débarrassés de leurs ennemis, les Personnages se rendent progressivement compte qu’une odeur de brulé est en train d’envahir le bâtiment. A peine ont-il fait quelques mètres supplémentaires, qu’ils croisent la route du comte de la Hotte. Celui-ci s’arrête alors un instant pour leur parler. D’une voix angoissé, il leur demande où se trouve actuellement le comte de Lamoricière, car personne ne l’a plus vu depuis un moment. Puis, sans attendre leur réponse, il reprend son chemin, les yeux hagards, comme s’il ne reconnaissait plus l’endroit où il est. Un peu plus loin encore, au détour du corridor suivant, ils aperçoivent fugitivement une ombre qu’ils reconnaissent immédiatement. Il s’agit de l’homme au masque de Diable rouge. Mais, à peine s’apprêtent-ils à se lancer à sa poursuite, que celui-ci s’est volatilisé. Et qu’ils voient surgir quatre Prêtres qui s’en prennent à eux, et dont ils doivent se débarrasser avant de progresser davantage.

De fait, les Personnages décident éventuellement de quitter le château. Dès lors, au bout d’un moment à déambuler à l’intérieur du château, ils parviennent finalement jusqu’à sa porte d’entrée. Ils se rendent compte que celle-ci est barricadée et surveillée par une dizaine d’hommes de main du comte de Lamoricière. Ces derniers font en sorte de ne pas les laisser passer, car, expliquent-ils, de l’autre coté, dans la rue, et un peu partout ailleurs dans la ville, c’est l’anarchie. Tandis qu’une peur intense se lit sur leurs visages, ils continuent en disant qu’il y a des morts et des affrontements un peu partout, et que plusieurs quartiers de la cité sont la proie des flammes. Et en effet, quand ils dressent l’oreille, les Personnages peuvent percevoir des bruits de fureur et de batailles à l’extérieur de la citadelle ; quelques uns se répercutent d’ailleurs non loin de là.

Puisqu’ils ne peuvent pas quitter le château par ce coté, peut-être les Personnages désirent-ils s’enfuir par le souterrain se dissimulant dans le mur de l’une de leurs chambres ; ce même passage secret par lequel sont sortis les assaillants Catholiques et les Prêtres déchainés qui investissent en ce moment les lieux. Si ce n’est un ou deux affrontements sur le trajet, ils n’ont alors aucune difficulté à revenir sur place. Ils pénètrent très vite à l’intérieur du souterrain. Mais, tandis qu’ils y progressent, ils rencontrent une dizaine de soldats de Dieu se dirigeant vers sa sortie. Et ils doivent les combattre, avant de pouvoir aller plus loin.

À la bifurcation menant au repaire des Hommes-Chats, ils croisent alors la route de trois d’entre eux. Ils ont de nombreuses liasses de documents entre les mains ; ils ont le regard fiévreux, les visages crispés par la peur. Évidemment, les Personnages peuvent se cacher, le temps que ceux-ci s’éloignent. Ensuite, ils ont la possibilité de les suivre dans leur cheminement. Dans ce cas, les Hommes-Chats les conduisent malgré eux tout le long d’un dédale de couloirs sinueux, sombres et poussiéreux. De temps en temps, tout le long du trajet, ils perçoivent les échos de combats qui se déroulent au-dessus de leurs tètes. Puis, au bout d’un moment, les Hommes-Chats arrivent dans un corridor qui se termine en cul de sac. Là, ils se mettent à déplacer des monceaux de pierres éboulées du plafond qui obstruent le mur du fond. Une ouverture apparaît bientôt, à l’intérieur de laquelle ils s’engouffrent rapidement. Et ils pénètrent dans le repaire de leurs congénères qui se trouve sous les remparts de Montauban. Dans le cas ou les Personnages décident de les y suivre, ils se font immédiatement attaquer par ceux-ci ; jusqu’à ce que mort s’ensuive ou que les Personnages ne décident de fuir les lieux.

S’ils se montrent aux Hommes-Chats au moment où ils croisent leur chemin à l’intérieur des corridors du passage secret, ou, si un moment ou a un autre de leur trajet, ceux-ci attaquent les Personnages sans prononcer un mot, sans leur poser de question, et même sans qu’ils n’aient un geste belliqueux envers eux. Et ils les affrontent jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Par contre, si les Personnages décident de ne pas pister les Hommes-Chats au cœur de leur repaire, et de suivre leur propre route, ils continuent alors un moment leurs déambulations. Puis, finalement, ils atteignent les deux sorties qu’ils ont déjà emprunté par le passé ; celle menant au monastère Saint-Théodard, ou celle menant au bureau du comte de Lamoricière.

Dans le cas ou les Personnages poursuivent leur périple le long des corridors du passage secret menant au monastère Saint-Théodard, ils ouvrent finalement le pan de mur permettant de pénétrer à l’intérieur de celui-ci. Or, dès qu’ils commencent à explorer les pièces environnantes, ils se rendent immédiatement compte que tout y est sans dessus dessous. Par ailleurs, ils croisent de nombreux Prêtres en train de courir en appelant au secours. D’autres s’apprêtent à s’emparer d’armes de fortune. Plusieurs d’ailleurs, en apercevant les Personnages, se précipitent aussitôt sur eux pour les attaquer ; jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ils s’écrient en outre : il y en a d’autres, là. Et ils tenteront d’attirer d’autres prélats à eux, afin de leur prêter main forte contre les Personnages. Enfin, durant l’affrontement, les Personnages peuvent sentir – tout comme au château du comte de Lamoricière – une odeur de brulé s’insinuer progressivement dans le corridor ou la salle où ils se trouvent.

En poursuivant leur cheminement au sein du monastère, l’odeur devient plus entêtante. Et bientôt, un crépitement de flammes se mêle à elle ; des brasiers se discernent très vite dans les environs de certains endroits qu’ils traversent. De fait, ils sortent rapidement du bâtiment dans lequel ils ont atterri. Ils pénètrent dans une cour fermée. Au centre de cette dernière, ils aperçoivent une multitude d’hommes en armes en train de regarder d’un air horrifié vers la porte à double battants qui bloque l’entrée du monastère. Il s’agit de Prêtres du monastère, prêts à défendre chèrement leur vie, ainsi que celle des dizaines de citadins Catholiques qui ont trouvé asile ici. Tout autour d’eux, se discernent sur le sol, des cadavres d’autres moines et de femmes ensanglantés. Sur le toit d’un des édifices qui n’est pas encore incendié accolé à la rue se distinguent une bonne vingtaine d’hommes en armes ; ils sont en train de gravir les toits depuis l’extérieur du monastère, en poussant des hurlements de fureur et de bête sauvage. Leurs visages haineux scrutent les Prêtres et les citadins réfugiés dans la cour, en leur lançant des insultes. D’autre part, des bruits de coups sourds et répétés proviennent de l’autre coté de la porte du monastère, comme si un bélier était en train d’essayer de la défoncer.

Evidemment, les Personnages peuvent immédiatement rebrousser chemin afin de s’enfuir une fois de plus à l’intérieur du passage secret. Mais, dans le cas contraire, ou s’ils hésitent trop longtemps avant de prendre leur décision, une partie de l’édifice d’où ils sont sorti s’écroule sur lui même. Dès lors, ils n’ont plus aucun moyen de trouver une issue de ce coté là. Au même instant, la porte d’entrée à double battants vole en éclats. L’ouverture laisse aussitôt la place à une nuée d’individus enragés qui se précipitent sur les Prêtres présents. Ils se jettent sur eux, ainsi que sur les réfugiés, et les massacrent. Dans la foulée, ils s’en prennent également aux Personnages, qui doivent se défendre avec acharnement afin de repousser leurs adversaires et de tenter de trouver une nouvelle issue possible. Ils finissent par s’échapper miraculeusement en se précipitant dans la rue, puis, en s’enfonçant ensuite dans ruelles alentours en proie au carnage et à la folie meurtrière.

Quand ils sont dans les souterrains du passage secret, les Personnages peuvent également décider d’emprunter le corridor conduisant à la chambre du comte de Lamoricière. Dans ce cas, dès le premier couloir qu’ils longent, ils rencontrent de nombreux cadavres sur leur route. Puis, ils parviennent jusqu’au bureau du comte, actionnent le mécanisme qui ouvre le pan de mur y donnant accès. Là, ils aperçoivent aussitôt Jean de la Rochette, Stephan de Hautecour, François, Mahaubert, et Norbert Lalisse. Ceux-ci sont en train de se battre contre une bonne douzaine d’assaillants, tandis que Barnabé Jacquafleur git a leurs pieds, ensanglanté et mort depuis peu. Les Personnages peuvent leur apporter leur aide afin de neutraliser leurs ennemis.

Ensuite, les Personnages ont la possibilité de partir en quête du comte de Lamoricière. Ils découvrent alors très vite que celui-ci se trouve dans sa bibliothèque. Il est accompagné du comte de la Hotte, de Marie-Béatrice de la Hotte, et de plusieurs de ses serviteurs. Quelques uns de ces derniers sont d’ailleurs étendus à leurs pieds, couturés de balafres sanglantes, morts. Quant au comte de Lamoricière et au comte de la Hotte, ils sont en train de tenter de repousser les assauts enfiévrés d’une demi-douzaine d’hommes de Dieu en armes.

Là aussi, les Personnages peuvent intervenir afin de porter secours au comte de Lamoricière, au comte de la Hotte, et leurs amis. Au cours de l’affrontement, à un moment donné, le comte de Lamoricière est blessé par un de ses ennemis, et il ordonne le repli général vers le couloir annexe à la bibliothèque. Tout le monde – y compris les Personnages – recule dans le corridor, tandis que leurs assaillants gagnent du terrain. Arrivés dans le passage, ils sentent une odeur de brulé proche, puis discernent très vite plus loin dans le passage, des flammes lécher les murs. Une fois débarrassés de leurs adversaires, ils se mettent tous à courir afin de trouver une issue vers l’extérieur du château. Et tout le long de leur parcours, ils se rendent compte que, désormais, plus rien ne peut stopper l’incendie ; que l’édifice va très prochainement s’écrouler sur lui même. Ce qui ne les empêche pas de croiser régulièrement la route d’autres combattants.

S’ils tardent trop, les murs et le sol du château se fissurent de plus en plus ; des pans de murs s’effondrent et laissent la place à de gigantesques flammes. Des monceaux de gravats obstruent plus ou moins les couloirs et les salles qui sont encore debout. Leur seule issue se trouve être – une fois de plus – le passage secret qu’ils ont déjà emprunté. Mais, au moment où ils prennent la décision de se rendre dans la chambre qui leur permet d’y accéder, le comte de Lamoricière exige qu’ils se rendent avec lui dans sa chambre. Et comme ils n’ont pas le choix, les Personnages sont contraints de l’y suivre.

Une fois franchi le couloir menant à la chambre du comte de Lamoricière, le sol et les murs se fracturent derrière eux. Il ne reste plus qu’un immense vide au cœur duquel se mêlent brasier dévorant tout sur son chemin, gravats informes, et fumées nauséabondes. Ils n’ont plus qu’une seule solution, ouvrir la porte de la chambre afin de s’y réfugier en espérant qu’elle tienne debout. Dès lors, le comte de Lamoricière utilise sa clef dans le but de la déverrouiller. Il pénètre en leur compagnie à l’intérieur de sa salle de repos. Immédiatement, il se dirige vers le pan de mur dans lequel se dissimule le mécanisme du passage secret. Il l’actionne, la paroi glisse sur elle même. Il s’engouffre dans le souterrain, jusqu’à la seconde porte cadenassée. Il la déverrouille à l’aide de la clef qu’il porte en pendentif autour du cou ; a moins qu’elle n’ait déjà été fracturée auparavant par les Personnages. Il entre dans la pièce au cœur de laquelle apparaissent les piédestaux qui servent d’abris aux Reliques en forme de Cubes constellés de traces hiéroglyphiques. Encore une fois, à moins que les Personnages ne les aient déjà subtilisés, il s’en approche, tout e, murmurant des paroles à première vue incohérentes. En même temps, il effectue un certain nombre de gestes saccadés avec ses bras. Quelques fumeroles blanchâtres se discernent alors aux alentours, s’entremêlant les unes aux autres, avant de disparaître subitement. Une fois celles-ci évanouies, il s’en empare et les range dans une besace qu’il porte à l’épaule. Il retourne en arrière, jusque dans le couloir souterrain. Il appuie sur un bloc rocheux se trouvant à l’angle de celui-ci. Un pan de mur s’écarte pour laisser la place à une autre ouverture. Il s’agit d’un second passage secret s’enfonçant dans l’obscurité.

Les Personnages, leurs compagnons, ainsi que le comte de Lamoricière longent dès lors un long corridor. Certains de ses pans de murs sont en partie effondrés sur eux mêmes. Le reste est un agglomérat de roches mal taillées. Des torches qui n’ont pas été allumées depuis longtemps sont accrochées aux parois. Au bout d’une dizaine de mètres, le corridor se termine par un escalier en colimaçon qui s’enfonce dans la nuit. En bas de celui-ci se discerne une croisée de chemins. Tous les couloirs suivant sont bloqués par des éboulements qui empêchent d’aller plus avant, sauf un. Ce dernier se poursuit alors pendant un moment, jusqu’à ce qu’il ne s’ouvre sur une sorte de grotte a peu près circulaire. Des stalactites et des stalagmites de toutes tailles se discernent un peu partout. Le sol est en grande partie recouvert de gravats divers et variés. Contre un de ses murs apparaissent une multitude de caisses au contenu indéfinissable. Ces dernières sont également remplies de toiles d’araignées, de moisissures verdâtres, et de la poussière s’y accumule. A son autre extrémité, s’y découvre l’entrée d’un nouveau corridor dans lequel ils s’engagent.

Ce nouveau passage aux murs et au sol mal taillés se poursuit pendant un moment. Une de ses parois est couverte de graffitis étranges sur quelques mètres, avant de disparaître aussi rapidement qu’elles sont apparues. Par ailleurs, il est quasi-impossible de les déchiffrer, car elles sont à moitié effacées. Les Personnages peuvent s’attarder un instant pour les examiner, bien que le comte les presse d’avancer plus vite. Tout ce qu’ils en déduisent alors, c’est qu’il s’agit de phrases latines datant de plusieurs siècles. Un peu plus loin de là, les murs du corridor laissent la place à un précipice d’une bonne vingtaine de mètres de profondeur. Au bas de ce dernier se distingue une rivière aux flots tumultueux. A de nombreux endroits, des roches acérées en surgissent, tandis que son courant se transforme en rapides indomptables. Pour la traverser, le sol s’interrompt brusquement pour laisser la place à des planches de bois glissantes et constellées de champignons multicolores. Les Personnages et leurs compagnons se doivent dès lors d’être très prudents, car ces madriers usés par le temps et moisis sont susceptibles de s’effondrer si elles doivent soutenir une charge trop lourde. De l’autre coté, le couloir se poursuit malgré tout ; les parois murées réapparaissent, toujours aussi mal taillées dans la roche. Mais, tandis que celui-ci devient de plus en plus sinueux et s’enfonce toujours plus loin dans les profondeurs de la terre, des statues d’Anges et de Démons, parfois entremêlés les uns aux autres dans des positions équivoques, surgissent des murs sur plusieurs dizaines de mètres.

Finalement, ce boyau se termine sur une porte sortie de ses gonds depuis longtemps, et dont le panneau a été projeté contre le mur. Elle est d’ailleurs recouverte de poussière et de toiles d’araignées. Pour combler la béance qu’elle clôturait, des sacs de sables ont – mal – été empilés les uns sur les autres. Mais ils laissent largement la possibilité de les franchir en les escaladant quelque peu. Les Personnages peuvent d’ailleurs se rendre compte, en les enjambant, que nombre d’entre eux sont déchirés par des morsures de rats, que des grains de blé noircis s’en échappent. Les Personnages et leurs compagnons atterrissent ensuite au cœur de ce qui parait être une crypte. Au centre de cette salle se distingue un sarcophage de pierre sculptée. L’effigie dont il est recouvert évoque saint Martin ; d’autant que le nom de ce dernier est gravé au sommet du bas relief. Sur le coté de la crypte se discerne également une sorte d’autel, et au-delà de celui-ci est planté un crucifix de pierre de deux mètres de haut qui n’est pas entretenu depuis au moins des dizaines d’années. Tout autour de l’autel et de cette croix chrétienne s’entassent d’autres sacs de grains. Une porte fermée se dévoile enfin à l’autre extrémité de la pièce.
Cette porte n’est pas fermée à clefs. De fait, les Personnages et leurs compagnons peuvent poursuivre leur périple. Au-delà se dévoile, parmi d’autres disparaissant dans les ténèbres, un passage d’à peine deux mètres de long, qui débouche sur un nouveau croisement. D’un coté, il conduit à un cul de sac au cœur duquel s’élève une statue grandeur nature de Saint Martin. L’autre issue se termine à un escalier de pierre s’élevant vers une ouverture dans le plafond. Deux torches allumées sont accrochées à ses parois, et des bruits de pas précipités en train de venir dans leur direction se font entendre de ce coté-là.

Évidemment, les Personnages ont la possibilité de se cacher dans le corridor se terminant en cul de sac, le temps de voir qui sont les personnes qui s’apprêtent à dévaler l’escalier. Dans ce cas, au bout de quelques secondes, ils voient arriver une dizaine d’hommes en robe de bure ; il s’agit évidemment de Prêtres. Ceux-ci dépassent alors les Personnages et leurs compagnons sans les voir, d’autant qu’ils semblent pressés. Ils s’enfoncent dans un corridor annexe au leur.

Les Personnages ont la possibilité de suivre les Prêtres dans leur périple souterrain. Dans ce cas, à un moment ou a un autre du parcours, ils peuvent vouloir les neutraliser. Il faut, dans ce cas, les attaquer de front. Mais, dès que les Personnages se révèlent à eux, les Prêtres les reconnaissent immédiatement comme des complices du comte de Lamoricière. Ils se défendent alors avec acharnement. S’ils ne parviennent pas à vaincre les Personnages, ils préfèrent mourir en martyrs de la Religion Catholique, plutôt que d’offrir la victoire aux hérétiques Huguenots, comme ils s’écrient les uns après les autres au moment de succomber.

Les Personnages décident également peut-être de les pister discrètement. Et si c’est le cas, les Prêtres les conduisent tout le long d’un dédale de souterrains sinueux et de croisée de routes diverses, avant de s’arrêter devant une porte. Ils l’ouvrent, pénètrent à l’intérieur de ce qui parait être une salle, avant de refermer le panneau de bois derrière eux. Les Personnages peuvent essayer d’écouter la conversation qui se tient de l’autre coté entre les nouveaux venus et les inconnus qui semblent s’y trouver déjà depuis quelques instants.

Aussitôt, un des Prêtres explique aux différents participants, qu’il est vital que les Jésuites se tiennent prêts à intervenir. Il faut qu’ils s’apprêtent à passer à l’action peu de temps avant l’aube, car l’Abbé Julien Maistre semble avoir découvert le moyen de retourner la situation en leur faveur. Ils ajoutent qu’il faut en effet profiter de l’occasion qui leur est donnée, puisque le comte de Lamoricière a péri dans les flammes de son château (mensonge) en compagnie de son principal allié à Montauban ; le comte de la Hotte. Car il faut se souvenir que les deux comtes ont été, jusqu’à présent, les principaux instigateurs de la révolte menée dans la Cité par les partisans de la Fronde, ainsi que par les Huguenots ennemis de la foi. Finalement, les Prêtres demandent à rencontrer les autres Jésuites réfugiés au sein du Collège Catholique de la ville. Il est nécessaire, insistent t’ils, de poursuivre la mise en œuvre de leur plan de reconquête religieuse de la région, avant d’entreprendre leur retour vers l’abbaye de Cîteaux. C’est aussi au sein du Collège qu’ils doivent retrouver l’Abbé Julien Maistre ; ce qui donnera le signal pour passer à l’action. Ils exigent donc, enfin, que leurs interlocuteurs les conduisent jusqu’au Collège pour le voir, en les conduisant au travers des nombreux souterrains reliant les différents édifices religieux de Montauban les uns aux autres. Car, disent-ils, désormais, les rues de la ville sont aux mains des partisans de la Fronde et aux mains des Huguenots. Ces derniers ont déjà pris d’assaut le monastère Saint-Théodard, qui est actuellement en flammes ; et ils bloquent tous les accès aux églises et monastères de la cité.

À l’issue de ce dialogue, les voix s’éloignent progressivement, et finissent par disparaître dans le lointain. De fait, les Personnages et leurs compagnons peuvent à leur tour franchir la porte, qui n’est pas fermée à clef. Ils se retrouvent aussitôt de ce qui ressemble plus ou moins à une cave : les lieux sont en effet remplis de caisses de munitions et de sacs de grains. A l’extrémité de la salle apparaît un escalier en colimaçon dont les dernières marches disparaissent dans le plafond.

Après avoir gravi les marches, les Personnages atterrissent à l’intérieur d’une nouvelle pièce. De petites fenêtres arrondies apparaissent au ras de son sol, ainsi que d’autres, rectangulaires, au ras de son plafond. En y jetant un coup d’œil, les Personnages se rendent alors comptes que ces différentes ouvertures donnent accès à des pièces annexes à celle-ci. Une porte se discerne à l’autre extrémité des lieux. Plusieurs armoires et quelques coffres sont rangés contre ses murs. Y sont entassés des robes de bure, ainsi que de nombreux et divers ustensiles ecclésiastiques.

Au moment ou les Personnages s’apprêtent peut-être a franchir les quelques mètres qui les séparent de la porte de sortie de cette salle, des voix se font entendre en provenance de la salle annexe. Le comte de Lamoricière fait alors signe aux Personnages et à leur compagnons de s’arrêter. Il souhaite en effet écouter les paroles qui filtrent d’au dessus eux. De fait, le comte reconnaît immédiatement la voix de l’Abbé Julien Maistre. Celle-ci s’adresse a des Clercs apparemment rattachés à l’Abbaye de Cîteaux. Elle leur explique qu’en accord avec l’ensemble des Confréries Catholiques de Montauban, il a été décidé de passer à l’action le plus tôt possible. Julien Maistre poursuit en disant que leur situation est désormais désespérée. Il les informe que plusieurs églises sont actuellement assiégées par des foules de Huguenots et de partisans de la Fronde déchainées. Il rappelle que le monastère Saint-Théodard a été incendié par les rebelles une heure plus auparavant. Il se désole du fait que la tentative d’enlèvement du comte de Lamoricière et du comte de la Hotte ait échoué. Et il explique que son plan d’action est désormais très simple : puisque l’un d’eux part d’ici, les Catholiques qui sont avec lui en ce moment même vont emprunter les souterrains qui traversent la ville de part en part. Ils vont se rendre jusqu’aux portes permettant d’accéder à l’extérieur de Montauban, et qui sont en ce moment même sous la protection des soldats du comte de Lamoricière. Une fois parvenus à cet endroit, ils vont tenter un coup de force dans le but de les ouvrir toutes grandes. De fait, l’armée de Monseigneur de Beaujeu qui est en train d’assiéger la Cité, pourra s’engouffrer dans la brèche et l’investir. Il continue en disant qu’ils doivent se dépêcher, avant que les troupes de l’Évêque de Cahors ne soient prises à revers par la soldatesque du comte de Lamoricière rassemblée à une demi-journée de marche de là. Si ces dernières réussissaient a lancer une attaque de revers contre les bataillons de Monseigneur de Beaujeu avec qu’elles n’aient pu pénétrer dans la ville, ce serait la défaite assurée pour les colonnes Catholiques favorables à Mazarin et à Anne d’Autriche. La Fronde détiendrait dès lors un nouveau point d’ancrage au cœur du Languedoc. Et, même si le comte de Lamoricière est mort, son armée pourrait décider de partir en direction de Toulouse afin d’y rallier la multitude de régiments du duc de Bouillon et des autres Princes qui s’y trouvent. Ce serait alors une véritable catastrophe pour le parti de Mazarin et d’Anne d’Autriche.

Une fois cet exposé succinct terminé, Julien Maistre dit qu’il est temps de mettre leur plan a exécution. Sa voix, ainsi que le bas des robes des moines de l’Abbaye de Cîteaux que les Personnages et leurs compagnons distinguaient jusqu’à présent, s’éloignent, avant de disparaître définitivement. Le comte de Lamoricière se tourne vers ses compagnons, et dit immédiatement qu’il doit faire quelque chose pour empêcher cela. Puis, il avoue que, malheureusement, il ne connaît pas parfaitement la totalité des passages et des souterrains qui s’étendent sous sa cité. Il explique qu’il faut de toute manière poursuivre comme prévu depuis qu’ils ont fui sont château en flammes.

Il doit absolument gagner le refuge où il avait prévu de se rendre, en attendant que son messager revienne avec les renforts armés situés à une demi-journée de Montauban. De cet endroit, il pourra reprendre très vite la situation à l’intérieur des murs de la ville en main. Une fois la tentative de prise d’assaut des Catholique échouée, il sera alors temps de partir pour Toulouse. Mais, insiste t’il, pour l’instant, le plus urgent est d’empêcher l’Abbé Julien Maistre et ses comparses d’ouvrir les portes à l’armée de Monseigneur de Beaujeu. Et il donne pour mission aux Personnages et à leurs compagnons de rejoindre les portes de Montauban pour cette raison ; pendant que lui va rejoindre son repaire pour faire savoir à ses partisans qu’il toujours vivant et prêt au combat.

Le comte de Lamoricière dit encore aux Personnages que, dans ses souvenirs, afin d’atteindre au plus vite les portes de Montauban par l’intermédiaire des souterrains, ceux-ci vont devoir s’aventurer à l’intérieur de l’ancienne crypte de la Chaise-Dieu. C’est elle qui se trouve le plus près des remparts donnant accès à leur destination. Ils pourront alors en sortir en passant par la fissure existant aux abords de la fontaine Carolingienne qui s’y discerne. Puis, au croisement suivant, ils devront tourner à droite ; ensuite, il ne se souvient plus exactement du chemin pour terminer le trajet. Ils devront alors se débrouiller seuls.

Enfin, en ce qui le concerne, les Personnages pourront ensuite le retrouver dans la salle commune de l’Auberge de la Goutte d’Or d’ici une a deux heures. Il les salue finalement, avant de s’éloigner brusquement à l’intérieur du corridor par lequel ils sont parvenus à cet endroit.

Quelle que soit la décision des Personnages, ceux-ci ne peuvent que poursuivre leur chemin à l’intérieur des souterrains. Ils ne peuvent évidemment pas aller plus loin au-delà de cette crypte, puisque l’Abbé Julien Maistre et ses comparses sont sur le point de se diriger vers elle afin d’accomplir sa basse besogne. Ils ne peuvent que revenir sur leurs pas et chercher à atteindre les caves du monastère Saint-Martin.

De fait, ils atteignent l’escalier non loin duquel ils ont dû se dissimuler un moment auparavant, afin de laisser passer les Prêtres partant à la rencontre de Julien Maistre. Ils gravissent les marches qui conduisent à l’ouverture qui apparaît dans son plafond. Ils se retrouvent à l’intérieur d’une cave aux murs sales, pleine de poussière et de toiles d’araignées. Une odeur nauséabonde flotte dans l’atmosphère. Divers sacs d’aliments et des barriques d’eau potable s’y entassent. Au fond se dessine l’entrée d’un corridor aux murs défraichis et constellés de fissures. De fait, les Personnages ne s’attardent pas dans cette salle.

Ils s’enfoncent dans le couloir, qui aboutit rapidement à un croisement dont une des issues est un second escalier en colimaçon s’élevant jusqu’au plafond. Les autres passages se perdant dans les ténèbres, les Personnages décident de le gravir. Ils atteignent une pièce qui ressemble plus à une crypte qu’à autre chose. Sur les murs en effet, se discernent plusieurs fresques sculptées dans les parois, représentant apparemment différents épisode de l’existence de Saint Martin. Au centre du lieu se dessine un sarcophage de pierre aux contours ouvragés. Une plaque de marbre le recouvre, et au centre de cette dernière se distingue le nom « Saint-Martin » en lettres d’or et d’argent. A l’autre extrémité des lieux existent une seconde ouverture ; il s’agit, une fois de plus, d’un corridor à l’intérieur duquel les Personnages se mettent bientôt à progresser. Sur chacun des deux murs de celui-ci, ainsi qu’au plafond par instants, des représentations d’anges combattant des démons ailés se distinguent ; les anges foulent leurs adversaires aux pieds, et certains des diables paraissent enchainés aux parois du couloir. Un peu plus loin à l’intérieur du tunnel, aux abords immédiats de ces sculptures, des phrases rédigées en latin ont été gravées dans la pierre. Un peu plus loin encore, des dizaines de caisses ont été entassées contre les murs. Elles contiennent des armes de toutes sortes : pistolets, sabres, couteaux, ainsi que des munitions. Finalement, il se termine devant une porte défoncée. Et de l’autre coté apparaît une grande salle circulaire soutenue au centre par des piliers s’élevant jusqu’au plafond. Ses murs sont en partie effondrés sur eux mêmes, tandis que des roches de toutes tailles parsèment son sol ; quelques stalactites pendent également à son sommet. Et au centre se dessine un puits soutenu par un muret, et dont l’ouverture est bloquée par une lourde herse cadenassée. Enfin, à l’autre bout de la salle, un statuaire représentant un ange tenant en laisse un démon en train de ramper au sol, bavant et griffant le sol de rage, apparaît. L’un des doigts de la main droite de l’ange est brandi devant lui, en direction d’une des parties du mur qui tient encore debout, bien que largement fissuré. Il n’y a pas d’autre passage qui part de cette salle.

Les Personnages y pénètrent donc, et fouillent les lieux si le cœur leur en dit. Mais ils n’y découvrent rien d’intéressant. Ils peuvent explorer le site de fond en comble ; ce n’est qu’au bout d’un moment, en examinant le statuaire de plus près, qu’ils comprennent alors que le doigts de l’ange désigne un petit renfoncement juste en face de lui. À l’intérieur de celui-ci, dissimulé dans l’ombre et par une multitude de toiles d’araignées, se distingue un levier en métal rouillé. En l’abaissant, ils voient alors une partie de la paroi située juste à coté s’ouvrir. Or, dès que le pan de mur leur donne la possibilité de franchir son seuil, ils perçoivent des bruits de combats en provenir.
De toute façon, n’ayant pas d’alternative en ce qui concerne leur itinéraire, les Personnages ne peuvent qu’enjamber les quelques gravats qui les empêchent encore d’aller plus avant. Dès lors, ils pénètrent dans la cave d’une habitation. Quelques caisses brisées et éparses s’y discernent. Plusieurs sacs éventrés gisent sur le sol. Mais surtout, ils se rendent compte de la présence d’un homme d’une trentaine d’années. Celui-ci cache derrière lui une petite fille d’une dizaine d’années aux traits figés par la terreur. Devant eux se dessinent les cadavres ensanglantés de plusieurs personnes. Le jeune homme est actuellement en train de défendre farouchement sa vie, car une demi-douzaine de soldats de la milice l’attaque de toutes parts. Il est sur le point de succomber à ses blessures lorsque les Personnages entrent en scène.

Évidemment, les Personnages peuvent immédiatement venir à son secours, et dans ce cas, le combat tourne en leur faveur. Au bout de quelques instants, les hommes d’armes de la milice s’enfuient, s’ils voient qu’ils ne peuvent pas vaincre les nouveaux arrivants. Une fois l’affrontement terminé, le jeune homme remercie les Personnages avec ferveur. Il se dit se nommer Olème Brasset. Il explique hâtivement que sa sœur Caroline et lui sont des Huguenots qui se sont réfugié dans la cave de cette maison quelques instants auparavant. Il dit encore qu’ils sont traqués depuis plusieurs jours par des Pères Jésuites du Collège de Montauban. Car ces derniers souhaitent en effet convertir de force Caroline au Catholicisme, comme ils l’ont déjà fait avec d’autres – jeunes pour leur plus grande part - avant elle. Il poursuit en disant que cela fait apparemment quelques temps que cela dure, et que l’évèque de Cahors couvre leurs agissements. Il dit encore qu’il a entendu parler d’une rumeur selon laquelle ces enfants seraient ensuite dispersés dans tous les couvents ou monastères de la région, afin de mieux leur inculquer la véritable foi, et que Caroline était destinée à suivre le même chemin. Et il termine en insistant sur le fait qu’ils semblent poursuivre leur œuvre en ce moment même dans tous les lieux de la ville encore sous leur contrôle.

Il dit alors que le seul qui le protégeait encore jusqu’à présent, c’était le comte de Lamoricière. Mais, comme celui-ci est maintenant mort, puisqu’il a disparu durant l’incendie de son château, les partisans des Catholiques – même parmi ses propres troupes de soldats ou de miliciens – s’en donnent à cœur joie, comme les Personnages ont pu le constater un instant auparavant.

Il continue en disant qu’a l’origine, son intention était en fait de s’enfuir par les souterrains de Montauban en compagnie de Caroline. Il veut rejoindre au plus vite ses coreligionnaires Huguenots en train de se rassembler dans les rues de la ville. Mais, surtout, il souhaite retrouver l’un des plus fameux négociants en vin de la cité, Maitre Anselme Constant ; car ce dernier est aussi l’un des chefs du parti Huguenots, et l’un des principaux alliés du comte de Lamoricière. Depuis que le comte est mort, ce sont Anselme Constant et ses amis qui ont repris les rennes de la révolte, et qui tentent de repousser les Catholiques au sein de leurs églises, tout en défendant les remparts contre les assauts des troupes de Monsieur de Beaujeu. D’autre part, Anselme Constant et ses amis sont conscients qu’ils ne pourront plus tenir très longtemps si la soldatesque du comte de Lamoricière située à une demi-journée de marche de là n’arrive pas à leur rescousse sous peu. De fait, ils vont prochainement essayer de sortir de la ville afin d’anéantir l’armée de l’évêque de Cahors. Car désormais, de nombreux hommes issus de celle-ci progressent de plus en plus loin sur les remparts ; leurs assauts sont de plus en plus virulents. Et ses défenseurs sont sur le point de lâcher, d’autant qu’ils ont déjà dû abandonner une de ses principales tours à leurs ennemis. Il doit donc les rejoindre au plus vite pour les aider à les repousser définitivement hors de la ville.

Une fois qu’il en a terminé avec son exposé sur la situation actuelle aux abords des remparts et des portes de Montauban, les Personnages peuvent à leur tour dire à Olème Brasset ce qu’ils savent. Ils peuvent lui expliquer les prochaines intentions de l’Abbé Julien Maistre pour tenter d’ouvrir les portes de la ville à l’évêque de Cahors et à ses hommes. Dans ce cas, Olème Brasset s’emporte en expliquant qu’il n’y a pas une minute à perdre. Les Personnages doivent l’accompagner, et rejoindre avec lui Anselme Constant, afin qu’ils évoquent avec ce dernier ce qu’ils connaissent des plans De l’Abbé et de ses sbires. Il dit qu’il connaît un itinéraire rapide qui mène à l’habitation d’Anselme Constant. Dans la foulée, les Personnages peuvent renchérir en disant qu’ils connaissent un passage menant directement aux remparts, dont l’issue se trouve aux abords d’une fontaine datant de l’époque Carolingienne. Mais, pour l’atteindre, ils doivent passer par d’anciens souterrains existant sous l’abbaye de la Chaise-Dieu. Olème Brasset rétorque alors aussitôt qu’il connaît effectivement ces passages, et qu’ils se trouvent non loin de l’endroit où ils sont en ce moment mêmes. Mais, il dit qu’il vaut mieux qu’ils le suivent tout d’abord chez Anselme Constant. Car il parait, insiste t’il, que les tunnels y menant sont actuellement tenus par une troupe de brigands et de détrousseurs de grands chemins. Or, ces brigands font souvent des affaires avec Anselme Constant, et il leur sera plus facile d’atteindre la fontaine Carolingienne, s’ils expliquent a leur chef que c’est Anselme Constant qui les envoie. Par contre, Olème Brasset ne donne pas cher de la peau des Personnages s’ils décident de s’aventurer aux alentours du repaire souterrain de ces brigands seuls et sans protection.

Quelle que soit l’issue de l’échange entre les Personnages et Olème Brasset, ce dernier prend bientôt sa sœur Caroline par la main. Il se dirige vers le passage secret par lequel les Personnages sont arrivés. Il s’y engouffre, et s’enfonce dans les souterrains de la ville.

Les Personnages peuvent décider de ne pas suivre Olème Brasset. Dans ce cas, ils retournent dans les tunnels. Couloir, croisement, nouveau couloir dont le sol est encombré de cadavres assez récents et d’armes brisées. Second croisement au centre duquel se discerne la silhouette de la fontaine Carolingienne. Une fissure se discerne alors dans le plafond. Les Personnages peuvent s’y engouffrer et sortir à l’air libre.