la guilde d’Altaride

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Le Crépuscule des demi-dieux

Épisode 2

lundi 14 mai 2012, par Dominique

Dans les ruines de la cabane de bois située à proximité de la rivière, les personnages et leurs compagnons se reposent sans aucun autre incident durant le reste de la journée. À la nuit tombée, chacun d’entre eux se réveille frais et dispos. La transformation des personnages en vampires est alors complète, car leurs compagnons issus de cette Race d’Immortels se sont abreuvés au cou de chacun d’entre eux la veille, lorsqu’ils étaient encore évanouis à l’intérieur de la grotte.

Ceux-ci l’on en effet fait dans le but de se régénérer, mais aussi, pour lier les personnages à eux, afin qu’ils ne s’enfuient pas à la première occasion, et pour les contraindre à les aider à fuir cette région. D’ailleurs, les compagnons des personnages leur expliquent les raisons de leur geste sans regret, si ces derniers leur posent la question.
Les personnages et leurs compagnons se remettent alors en route. Ils voyagent à travers la forêt jusque vers deux heures du matin. Durant leur trajet, parfois, ils entendent des hurlements de loups plus ou moins proches. À un moment donné, une meute d’une demi-douzaine de loups les attaque. Mais les animaux fuient lorsque la moitié d’entre eux sont décimés. Un peu plus tard, ils aperçoivent au loin des torches de villageois explorant les bois dans le but de retrouver leur piste. Mais ces lueurs disparaissent bientôt car elles prennent une autre direction. Malgré tout, au fur et à mesure que les heures s’écoulent, les compagnons vampires des personnages, de même que Jean de la Rochette et ses amis humains, semblent de plus en plus inquiets. Régulièrement, ils regardent derrière eux, ou dans les fourrés alentours, afin de surveiller s’ils ne sont pas suivis. Et, de fait, vers la fin de la nuit, ils commencent à parler entre eux de cette sensation de plus en plus persistante et menaçante qui les traquerait depuis le village de Villeneuve-sur-Lot.

Dès lors, les compagnons vampires des personnages pressent ces derniers de leur faire rejoindre le plus vite possible le bourg proche nommé Castelsarrasin. Ils croisent d’ailleurs bientôt la route d’un sentier sinueux traversant la forêt, et allant dans cette direction. Celui-ci d’ailleurs rapidement de la forêt dans laquelle ils cheminaient depuis la veille. Et, alors que l’aube pointe à l’horizon, ils parviennent finalement aux abords de Castelsarrasin.

À cette heure-là, le petit bourg est encore presque totalement endormi. Seules quelques fenêtres de quelques maisonnées sont éclairées. Il s’agit des habitations des couche-tard ; mais surtout, celles des paysans sur le point de se rendre aux champs. Parmi elles également, il y a celle de l’auberge du village : « le Pendu du Fou ».

À l’intérieur de cet établissement, tout est calme. Dans la salle commune, seuls l’aubergiste et une demi-douzaine de paysans en train de prendre un casse-croute avant d’aller moissonner, sont présents. D’ailleurs, lorsque les personnages et leurs compagnons y pénètrent, leurs conversations s’arrêtent instantanément ; tous les regards se tournent en direction des nouveaux venus. L’aubergiste se dirige vers le groupe, et demande ce que désirent nos héros et leurs amis. Et Stephan de Hautecour explique qu’il désire des chambres pour lui et ses compagnons, pour une durée de deux nuits. Et l’aubergiste les conduit jusqu’à deux pièces faisant office de chambres possédant chacune quatre paillasses.

Une fois dans leurs chambres, Stephan de Hautecour réunit l’ensemble du groupe dans la même salle afin d’examiner la situation dans laquelle celui-ci se trouve. Au cours de la conversation qui s’ensuit, François explique qu’il a un contact qui habite dans ce village, et que celui-ci est prêt à les aider à rejoindre Montauban au plus vite et dans les meilleures conditions. Après que Stephan de Hautecour ait approuvé ce plan, il dit qu’il doit rejoindre cet homme au plus vite afin d’organiser les préparatifs de ce nouveau voyage. Il salue tout le monde, sort de la chambre, puis de l’auberge, afin de s’enfoncer dans les ruelles du bourg. Une fois François parti, les compagnons des personnages se remettent alors à discuter ensemble au sujet de cette mystérieuse présence qui semble les suivre depuis un certain temps. Ils évoquent aussi chacun leur tour les aventures qu’ils ont vécu de Bordeaux à Moissac ; c’est-à-dire, durant tout le temps où, pour plus de prudence, leur groupe a été obligé de se séparer. Ils se souviennent du stratagème dont ils ont usé pour quitter Bordeaux en catastrophe, mais ne veulent sous aucun prétexte sur ce qu’ils ont vécu dans cette grande cité. Ils détaillent par contre leurs périples à travers les différentes contrées d’Aquitaine, avant d’aller se coucher, et de dormir durant tout le reste de la journée.

Ce n’est qu’à la tombée de la nuit suivante, alors que tout le monde est réveillé depuis à peine quelques minutes, que François réapparait, accompagné d’un autre individu. François présente son compagnon à ses amis sous le nom de Martial. Martial prend immédiatement la parole en disant qu’il connaît un moyen de leur fait rejoindre Montauban sans dangers. Mais, il réclame en contrepartie une rétribution généreuse de leur part. Stephan de Hautecour accepte aussitôt. Il dit alors qu’il va tout de suite faire le nécessaire pour préparer leur départ dans les plus brefs délais. Il dit qu’il va revenir dans une heure. Puis, après avoir salué tous les occupants de la chambre, il les quitte, accompagné de Mahaubert et de Barnabé Jacquafleur. Et tout le monde se met à attendre en discutant sur ce que ce Martial va mettre en place pour les faire arriver à Montauban le plus vite possible ; à part Jean de la Rochette et Norbert Lalisse qui se tiennent à la fenêtre de la chambre, à l’affut du moindre signe de danger.

Durant les trois heures suivantes, tout le monde sent l’anxiété monter de ne pas avoir de nouvelles de Martial, de Mahaubert, ou de Barnabé Jacquafleur. Chacun dans son coin commence à se demander comment ils vont devoir se débrouiller s’ils n’ont pas de renseignements de leur part d’ici peu. Or, au bout de ce laps de temps, Jean de la Rochette prévient que Mahaubert vient de rentrer dans l’auberge. Ce dernier ouvre alors la porte de la chambre et y pénètre précipitamment. Il s’écroule de fatigue devant ses amis en se tenant un bras droit constellé de traces de griffures, et ensanglanté. Il a le regard fiévreux, explique nerveusement que Martial, Barnabé Jacquafleur et lui se sont fait attaqué par une bande de villageois de Moissac aux Puys. Il poursuit en disant qu’à ce moment-là, ils revenaient tous trois du rendez-vous où ils étaient conviés par l’intermédiaire de Martial, à la sortie de Castelsarrazin. Ils revenaient en effet d’une entrevue organisée par Martial avec un dénommé Jacques à la croisée des chemins située à un kilomètre à peine sur le chemin du bourg ; juste devant la croix de Saint Jean qui y est implantée. Mais des villageois de Moissac ayant poussé leurs investigations jusqu’à Castelsarrazin les ont reconnus, lui et Barnabé Jacquafleur. Ceux-ci étaient une bonne quinzaine. Ils les ont attaqués. Seuls lui et Jacques ont pu s’enfuir juste après que celui-ci leur ai donné à tous de nouveau rendez-vous au même endroit à minuit. Chacun d’eux s’est enfui dans une direction différente. Mais, dit Mahaubert, juste avant de disparaître, il a vu les villageois assommer Martial et Barnabé Jacquafleur, les ligoter, et les trainer vers l’intérieur de l’un des chemins partant de la fameuse croix de Saint Jean.

Stephan de Hautecour déclare – et tout le monde est d’accord avec lui – que dans ce cas, il n’y a pas une seconde à perdre. Mahaubert renchérit alors en disant que durant l’affrontement, et avant que ses deux compagnons soient capturés, il a entendu plusieurs villageois dire qu’une trentaine de membres de la milice du comté ont retrouvé la veille le cadavre de deux jeunes filles. Il dit que d’après ce qu’il en a perçu, ces dernières auraient disparu quelques jours auparavant. Elles seraient mortes de la même manière que les gardes du corps de la jeune femme ayant logée une nuit à la Patte Folle. Leurs cadavres vidés de leur sang auraient été retrouvés sur la route sortant du comté, et prenant la direction de la ville d’Agen. Et, évidemment, les miliciens autant que les habitants de Moissac aux Puys soupçonnent leur groupe d’être les auteurs de ce massacre ; puisqu’ils se souviennent des cadavres des deux autres gardes du corps de cette jeune femme dans la caverne où ils ont passé la nuit trois jours avant.

Bien que la situation soit urgente, et que minutes soient comptées, Stephan de Hautecour prend quelques minutes afin de délibérer avec les personnages et leurs compagnons, sur la démarche à suivre. En effet, certains désirent aller immédiatement délivrer Martial et Barnabé Jacquafleur avant de quitter Castelsarrazin. D’autres insistent pour se rendre directement sur le lieu de rendez-vous du dénommé Jacques, puis fuir vers Montauban ; c’est-à-dire à la croisée des chemins au centre de laquelle se trouve la croix de Saint Jean. D’autres encore désirent fuir les lieux par leurs propres moyens, et laisser tomber toute cette histoire, en faisant remarquer que la présence mystérieuse qui les traque semble se rapprocher de plus en plus d’eux.

De fait, les personnages peuvent décider d’accompagner ceux de leurs compagnons ayant décidé d’aller délivrer Martial et Barnabé Jacquafleur. Dans ce cas, ils quittent l’auberge, et s’enfoncent dans les ruelles de Castelsarrasin. Tout en les longeant, ils se rendent vite compte que malgré l’obscurité de la nuit, il y a de nombreux habitants du village dehors. Parmi ces derniers se trouvent d’ailleurs quelques habitants de Moissac aux Puys se dirigeant vers la place centrale du hameau. Les personnages doivent alors ne pas se faire remarquer d’eux, s’ils ne veulent pas être attaqués, emprisonnés, voire pire.

Finalement, lorsque les personnages arrivent à leur tour sur la place centrale de Castelsarrasin, ils s’aperçoivent que la grande majorité des habitants sont présents, et tiennent des armes hétéroclites dans leurs mains. Les visages sont tendus, nerveux, et tous écoutent avec attention la harangue de l’un des leurs juché sur une estrade de fortune. Ce dernier leur explique avec véhémence que le temps est venu de délivrer le jeune roi du joug du Sicilien, ainsi que celle de sa complice : la reine Anne d’Autriche. Il poursuit en disant qu’il faut donc qu’ils se rassemblent tous sous la glorieuse bannière du grand Condé. C’est le seul qui a remporté des victoires au nom du jeune Louis XIV. Il déclare alors qu’il donne rendez-vous dans deux heures à la croisée des chemins, juste devant la croix de Saint Jean, a tous ceux qui veulent l’accompagner dans cette lutte. Il termine en expliquant qu’avant cela, ils doivent tous se réunir afin de délivrer le comté du mal qu’il l’a infiltré depuis quelques jours. Ils doivent en effet tuer les buveurs de sang qu’ils viennent de capturer. Car cet acte prouvera au grand Condé et au roi qu’ils sont capables de maintenir l’ordre et la loi dans leur comté.

Lorsque les personnages et Mahaubert traversent la place en entendant le discours qui y est prononcé, Mahaubert explique que c’est le dénommé Jacques qui est en train d’haranguer la foule. Il dit aussi que Jacques fait cela afin de ne pas attirer la suspicion sur lui et sur ses activités concernant leur groupe. Et il leur assure qu’il est bien avec eux, et qu’il va bien les aider à préparer au plus tôt leur fuite en direction de Montauban. En quittant les lieux, Mahaubert propose donc aux personnages de se rendre à l’endroit où Martial et Barnabé Jacquafleur se sont fait capturer, afin d’essayer de retrouver la trace de leurs deux amis disparus.

De fait, à l’issue de plusieurs minutes de marche, ils arrivent enfin à la croisée des chemins ; à proximité de la croix de Saint Jean. Les traces de l’enlèvement de leurs compagnons sont encore visibles : y apparaissent toujours de nombreuses marques sanglantes sur les herbes folles et les racines alentours. Il y a aussi des empreintes de sabots se dirigeant vers l’intérieur de certains fourrés et de certains épineux. Celles-ci se poursuivent sur une bonne vingtaine de mètres, avant de bifurquer le long d’un petit sentier boueux. Ce sentier continue à travers la forêt pendant près de 500 mètres, tandis que les traces de sabots y restent visibles durant tout le trajet. Les personnages parviennent finalement aux abords d’une minuscule clairière à l’intérieur de laquelle se distingue une maison de bois. La végétation qui l’environne y est dense, mais, par l’unique fenêtre qui la perce, les personnages se rendent vite compte qu’elle est occupée. De la lumière y apparaît, et des bruits de voix étouffés par la distance s’en échappent.

À peine les personnages ont-ils fait quelques pas en direction de cette cabane, des bruits de chevaux au galop se font entendre. Et ils se rapprochent rapidement de la clairière. Au bout d’un instant, une demi-douzaine de cavaliers surgissent de la forêt, arrêtent leurs montures non loin du bâtiment, en descendent. Ils pénètrent aussitôt à l’intérieur de la maison de bois. Et très vite, une vive discussion s’engage entre les nouveaux venus et les occupants de la cabane. À eux tous, ils paraissent être une bonne douzaine.

Lorsque les personnages se rapprochent de la cabane, ils perçoivent plus ou moins distinctement la conversation qui s’y déroule. Apparemment, le chef des nouveaux venus s’adresse à un dénommé Arnaud : il informe les individus présents dans la pièce que les deux diables qu’ils ont capturés non loin de là, vont être jugés et brulés vifs à l’aube. Il dit aussi que ceux-ci ont avoué leurs forfaits dès qu’on a commencé à les torturer. Il explique qu’ils ont avoué que leur compagnons de route ont rendez vous avec un complice dans quelques heures à la croisée des chemins ; juste devant la croix de Saint Jean.
En entendant, cela, les personnages ont alors plusieurs options. Ils peuvent décider de revenir sur leurs pas jusqu’à la croisée des chemins. Ils peuvent également s’y rendre comme prévu pour y retrouver Jacques, mais sans plus se soucier du sort de Martial et de Barnabé Jacquafleur. Dans ce cas, une fois arrivés sur leur lieu de rendez vous, Jacques s’y trouve aussi comme prévu. Celui-ci informe aussitôt les personnages que leurs deux amis capturés sont en ce moment même en train d’ètre jugés à Castelsarrazin. Ce sont les habitants du bourg et les habitants de Moissac aux Puys, ensemble, qui font leur procès. Ces derniers les accusent en effet de sorcellerie et de diablerie. Il dit que les prisonniers vont certainement ètre brulés vifs dès le lendemain matin. Il leur explique qu’ils peuvent encore les sauver du bucher, car les villageois vont surement profiter du laps de temps entre la fin du procès et la mise à exécution de la sentence, pour se mettre a la poursuite de ceux qui leur ont échappé.
Si les personnages décident d’abandonner Martial et Barnabé Jacquafleur à leur sort, Jacques leur propose de les mener dès maintenant jusqu’à Montauban et à son maitre. Ensuite, ce dernier pourra les cacher quelques temps en lieu sur, le temps que la tension retombe. Ensuite, ils pourront partir vers la destination de leur choix. Malheureusement, Jacques a à peine terminé cette explication qu’une douzaine d’hommes en armes commandés par le dénommé Arnaud, surgissent des fourrés. Les nouveaux venus attaquent aussitôt Jacques et les personnages, dans le but de les capturer. Dès lors, si le combat tourne mal pour Arnaud et ses complices, ceux-ci s’enfuient très vite dans la forêt. Si le combat tourne en défaveur des personnages et de Jacques, ce dernier, ainsi que les compagnons de personnages tentent de fuir. Mais Arnaud et ses hommes de main les poursuivent, jusqu’à ce qu’ils les rattrapent, ou jusqu’à ce qu’ils parviennent à disparaître définitivement dans l’obscurité.
Si Arnaud et ses hommes de main capturent effectivement les personnages, leurs compagnons, ainsi que Jacques, ceux-ci les mènent immédiatement à la cabane non loin de là. Ils les y enferment, sous la surveillance de trois soldats en armes. Arnaud et ses hommes y délibèrent quelques minutes devant nos héros, afin de savoir ce qu’il convient de faire de ces nouveaux prisonniers. Puis, Arnaud finit par décider qu’il faut les ramener à Castelsarrazin, afin qu’ils soient jugés avec les autres diables. Et ils entrainent les personnages, ligotés et bâillonnés, jusqu’au village proche.

Les personnages peuvent décider d’attaquer la cabane ou se trouvent les prisonniers avant que ceux-ci ne soient conduits jusqu’à Castelsarrazin. Dans ce cas, l’assaut prévu par Arnaud et ses soldats contre Jacques à la croisée des chemins ne se produit pas. Durant l’affrontement, les soldats d’Arnaud combattent jusqu’à la mort, et deux d’entre eux tentent de fuir a cheval en direction de Castelsarrazin, si le combat tourne en leur défaveur. Si, a l’issue de leur attaque, les personnages parviennent a neutraliser Arnaud ou/et un de ses comparses, ils peuvent l’interroger. Dans ce cas, au bout de quelques minutes de résistance, ce dernier explique la situation dans laquelle se trouvent Martial et Barnabé Jacquafleur au même moment.

Les personnages assistent à peu près aux mêmes événements s’ils ne sont pas capturés par Arnaud et ses hommes de main, et qu’ils restent à l’intérieur de Castelsarrasin. Quoiqu’il en soit, Arnaud et ses compagnons emmènent leurs prisonniers jusqu’à l’église du village. Une foule nombreuse y est rassemblée ; elle crie des injures ainsi que des paroles haineuses à Martial et à Barnabé Jacquafleur. Quelques individus plus vindicatifs que les autres lèvent parfois le poing dans leur direction. Quant aux deux prisonniers, ils sont ligotés. Un prêtre se trouve à côté d’eux, en train de réciter des prières. Et les trois hommes se retrouvent au centre d’un cercle formé par la populace environnante.

Si les personnages sont emprisonnés avec leurs deux compagnons d’infortune, Arnaud les y rejoint, et la foule redouble de fureur. Malgré cela, dans tous les cas, au bout de quelques minutes, le prêtre rend son verdict et condamne tous les prisonniers a mort. Dès lors, le prêtre et les villageois haineux s’emparent d’eux, les poussent, les malmènent, et les trainent jusqu’à la place centrale du village. Là, des buchers construits a partir de monceaux de fagots de bois sont dressés. Les personnages et leurs compagnons sont entrainés à leur sommet, puis, y sont ligotés. Au même moment, la foule se rassemble autour des buchers, et attend désormais l’aube afin que le prêtre puisse enfin allumer les brasiers.

Si les personnages arrivent sur la place durant ces instants, pour assister a cette scène, ils peuvent tenter de délivrer les prisonniers d’une manière ou d’une autre. Ils peuvent aussi faire ce qu’ils souhaitent en fonction des circonstances.

Quelle que soit la tournure des événements, après l’avoir rejoint à la croisée des chemins, les personnages peuvent suivre Jacques. Celui-ci les entraine jusqu’à une petite clairière située non loin de là. Des chevaux sont attachés à un arbre. Il leur dit de les monter, et de le suivre dans la forêt. Il leur fait suivre un chemin plein de broussailles et de ronces. Il les conduit jusqu’à une seconde clairière au centre de laquelle apparaît une sorte de campement : une vingtaine d’hommes, la plupart armés y apparaissent. Certains sont assis autour d’un feu ; d’autres s’affairent à diverses taches. Un peu plus loin du feu se discerne une tente de campagne, vers laquelle Jacques conduit les personnages. Et finalement, il les y fait entrer.

À l’intérieur de cette tente se discernent deux hommes actuellement en proie à une vive discussion. Ils la stoppent immédiatement dès que les nouveaux venus pénètrent. L’un des deux hommes fait alors une révérence a l’autre, et sort. Dès lors, Jacques leur présente l’homme encore présent. Il s’agit de Benjamin Chanteclous. Il explique aux personnages que ce dernier est un autre des nombreux serviteurs de son maitre qui parcourt la région en ce moment. Il leur dit que c’est avec lui qu’ils vont tous se diriger vers Montauban le jour suivant. Il leur dit encore que, par contre, en ce qui le concerne, Jacques doit retourner à Castelsarrasin afin de rassembler les villageois désirant se joindre à l’armée que son maitre est en train de créer. Le dénommé Benjamin Chanteclous enchaine alors en expliquant aux personnages son idée pour le jour suivant, et concernant leur trajet jusqu’à Montauban : les personnages et leurs amis se dissimuleront à l’intérieur de la demi-douzaine de chariots rattachés à ce campement, et destinés à convoyer armes, munitions, vivres, etc., jusqu’à Montauban. Les soldats présents dans le camp, ainsi que les villageois destinés à se joindre à ces troupes suivra les carrioles à une heure de distance. D’autant que la plupart des hommes présents dans le camp sont des fidèles serviteurs de son maitre dont la mission consiste, entre autres, à protéger, au cas échéant, des gens comme les personnages et leurs compagnons. Ainsi, les villageois n’auront aucun contact avec eux, et les personnages seront protégés du soleil durant tout le trajet jusqu’à Montauban.

Au terme de ce discours, Jacques sort de la tente, remonte sur son cheval, et disparaît dans la forêt en prenant la direction de Castelsarrasin. De leur côté, les personnages peuvent désormais discuter avec Benjamin Chanteclous. Ce faisant, celui-ci leur apprend alors que la révolte contre le Premier Ministre d’Anne d’Autriche, Mazarin, gronde dans toute l’Aquitaine. Les insurgés demandent en effet la libération immédiate de Condé. La femme du détenu – la princesse de Condé – qui soutient la révolte, exige également le renvoi de Mazarin. Et ce n’est qu’ensuite qu’elle fera en sorte que tout rentre dans l’ordre.

Finalement, à l’issue de leur conversation avec Benjamin Chanteclous, les personnages sont libres de leurs mouvements, tant qu’ils restent à l’intérieur du camp. Et, dans ce cas, ils se rendent compte qu’une grande agitation y règne, et que les préparatifs de départ s’accentuent d’heure en heure. Au fur et à mesure de l’écoulement de la journée, d’ailleurs, de nouveaux venus arrivent par la route afin de se joindre à ceux déjà sur place, puis, s’affairent aux préparatifs de départ.

À la fin de la nuit, Benjamin Chanteclous rappelle les personnages auprès de lui. Il leur dit qu’il leur a fait préparer une tente, afin qu’ils puissent se protéger du soleil durant la journée qui s’annonce. Deux gardes leur sont adjoints afin de protéger l’entrée de celle-ci durant leur sommeil. Enfin, il leur dit de se tenir prêts à partir à la tombée de la nuit ; selon les indications prévues par son plan.

Le soir venu, donc, lorsque les personnages s’éveillent, le campement est totalement nettoyé et vidé. Tout ce qui y apparaissait semble avoir été entassé à l’intérieur d’une demi-douzaine de chariots rassemblés au centre de la clairière. Les soldats de Benjamin Chanteclous sont rassemblés en bon ordre : deux colonnes. Aussitôt, Benjamin Chanteclous ordonne à quelques-uns d’entre eux de démonter et d’entreposer les toiles et les mats qui la composent, avec le reste du matériel se discernant à l’intérieur des carrioles. Puis, Benjamin Chanteclous rejoint Jacques, et se met à discuter avec lui. Jacques explique alors à celui-ci qu’il a réussi à enrôler trois cents hommes issus des villages de la région alentours. Ceux-ci sont actuellement rassemblés sur la route s’éloignant de Castelsarrasin, à une heure de marche de la clairière. Benjamin Chanteclous déclare alors que la caravane est fin prête à partir. Jacques acquiesce, monte sur son cheval, et s’éloigne dans la nuit après avoir dit qu’il va lancer sa colonne sur la route en faisant en sorte que celle-ci se trouve tout le temps à environ une heure de distance de la caravane de carrioles. Enfin, une fois que Jacques a disparu, Benjamin Chanteclous accompagne les personnages jusqu’à des chevaux qu’il a fait préparer à leur intention. Il monte sur le sien, et donne l’ordre de départ.

La nuit s’écoule alors paisiblement : durant le trajet, Benjamin Chanteclous en profite pour avoir de longues conversations avec les personnages. Il leur explique que la princesse de Condé est, en ce moment même, en train de rassembler une armée dans les environs de Toulouse. Car c’est dans cette ville que se trouve actuellement le plus gros des forces ayant rejoint la Fronde. Il explique également que son maitre – le comte de Lamoricière ; le puissant seigneur Huguenot de Montauban et des territoires comme Moissac ou Castelsarrasin qui en dépendent – soutient cette dernière. Celui-ci a en effet épousé la cause de la Fronde depuis le début ; il est d’ailleurs un ami personnel du duc de Bouillon ; lequel est depuis longtemps un des plus fervents partisans de Condé. Il explique encore que le duc de Bouillon, qui se trouve désormais également à Toulouse en train de préparer un plan de campagne en compagnie de la princesse de Condé, a été envoyé par la princesse de Condé et de ses alliés tels que Pierre Lenet, auprès du comte de Lamoricière deux semaines auparavant. Sa mission était de prévenir le comte que son mari est emprisonné par Anne d’Autriche et Mazarin depuis le mois de Janvier. Il souligne que la princesse de Condé tente donc actuellement de soulever toute l’Aquitaine, voire, tout le sud de la France, afin de le délivrer. Il dit que le comte de Lamoricière a alors promis d’aider son ami le duc de Bouillon, et de fait, la princesse de Condé, en apportant dans les meilleurs délais sa contribution en soldats, en armes, en vivres et en argent. Il dit aussi que c’est pour toutes ces raisons que le comte de Lamoricière constitue en ce moment même, sous les yeux des personnages lui-même un corps de troupe destiné à rejoindre Toulouse, à Montauban. Il dit que c’est pour cette raison que ce dernier a envoyé des hommes comme lui ou comme Jacques dans tous les territoires dépendant de comté de Montauban ; dans le but d’enrôler le plus de volontaires possibles.

La nuit s’écoule ainsi tranquillement, et, à l’aube, Benjamin Chanteclous conseille aux personnages d’aller se protéger durant la journée à l’intérieur des chariots aménagés à leur intention. D’ailleurs, ces derniers sont constamment entourés de soldats issus de la garde personnelle de Benjamin Chanteclous affectés à leur protection. Durant la journée, la caravane poursuit donc sa route en direction de Montauban ; il est prévu qu’elle parvienne aux abords de la cité deux jours plus tard.

À leur réveil, les soldats observent les personnages d’un air mauvais, tout en les montrant parfois du doigt. Ils apprennent alors, un peu plus tard auprès de Benjamin Chanteclous, que plusieurs meurtres vampiriques ont été commis peu de temps après la tombée de la nuit. Ceux-ci ont été perpétrés a l’intérieur du groupe de paysans conduits par Jacques. Les hommes qui composent celle-ci recommencent donc à évoquer ces diables qui ont sévi, il n’y a pas si longtemps à Castelsarrasin et à Moissac. Et une rumeur selon laquelle ces diables suivent désormais la caravane afin de se nourrir des soldats qui la constitue, est en train de se propager. La peur et la suspicion commencent à s’infiltrer parmi les hommes. La garde personnelle de Benjamin Chanteclous, quant à elle, soupçonne les personnages d’être à l’origine de ces meurtres, malgré le fait qu’aucun d’eux ne les ait vu sortir de leur carriole jusqu’à maintenant.

Évidemment, les personnages peuvent tenter de mener leur enquête afin de trouver le fin mot de cette histoire. De fait, ils retrouvent facilement les soldats qui ont assisté au carnage, ou qui ont entendu leurs camarades se faire décimer. En les interrogeant, ces derniers expliquent alors qu’il était environ 21 heures, lorsqu’une demi-douzaine de leurs compagnons ont subitement disparu sans laisser de traces. Ces derniers se trouvaient parmi les soldats de l’arrière garde de la troupe armée commandée par Jacques. De hurlements de terreur se sont fait entendre pendant quelques secondes, et avant que quiconque n’ait eu le temps de réagir, ils s’étaient volatilisés. Et finalement, ce n’est qu’au bout d’une demi-heure à les chercher dans les environs immédiats du sentier, que l’un des leurs les a retrouvés. Ils étaient à demi-cachés sous un buisson épineux, les vêtements lacérés, les traits déformés par l’effroi et la douleur, et totalement vidés de leur sang.

Au bout de quelques minutes, Jacques rejoint les personnages sur les lieux du carnage. Il leur explique qu’il ne les soupçonne pas de ces meurtres puisqu’il ne les a pas vu roder dans les parages durant toute la journée ; d’autant, que cela est impossible à cause de leur état vampirique. Au contraire, de même que les compagnons vampires des personnages, il pense que c’est la présence mystérieuse qui se cache d’eux qui est à l’origine de ces assassinats. Les compagnons des personnages avouent d’ailleurs que cette dernière parait les suivre depuis qu’ils ont quitté Villeneuve sur Lot, il y a une dizaine de jours maintenant. Mais ils ne veulent pas en dire plus à son sujet, car, dès qu’ils se rendent compte qu’ils ont abordé ce sujet, leurs traits se figent de terreur, et ils jettent des coups d’œil angoissés autour d’eux. Et si les personnages tentent de les interroger davantage à propos de ce mystérieux individu, ils ne voudront rien révéler de plus.

Durant le reste de la nuit en train de s’écouler, et à la suite de ces différentes conversations, les personnages peuvent décider de poursuivre leurs investigations afin de trouver une solution à cette mystérieuse affaire. Mais ils ne découvrent rien de plus susceptible de les aider dans leur enquête. Et la nuit se termine sans qu’aucun autre événement ne vienne la perturber. Au lever du jour, donc, ils peuvent regagner les chariots qui leur ont été alloués pour le trajet jusqu’à Montauban.

À la tombée de la nuit suivante, lorsque les personnages rejoignent Benjamin Chanteclous, ils se rendent compte que celui-ci se trouve en compagnie de Jacques. Leur discussion est vive, et porte sur de nouveaux meurtres – ressemblant trait pour traits à ceux de la veille – qui ont été commis moins d’une heure auparavant. De fait, Benjamin Chanteclous et Jacques s’insultent, car l’un croit que ce sont les personnages qui sont les responsables de ces massacres, et l’autre est persuadé que ce n’est pas le cas. Benjamin Chanteclous, qui est sûr de leur innocence, leur conseille donc de rester désormais à l’intérieur de leurs chariots respectifs jusqu’au terme de leur voyage. Il ne veut pas que d’autre incident de ce genre puisse jeter la suspicion et la haine parmi ses troupes. Il ajoute même qu’ils ne resteront pas confinés très longtemps, puisqu’ils doivent arriver à Montauban au cours de la journée suivante. Puis, il termine en disant qu’il va ordonner à quatre de ses soldats les plus fidèles, de se tenir aux aguets autour du chariot de chaque personnage. Ainsi, explique t’il a Jacques, ceux-ci prouveront que les personnages n’ont pas bougé de leurs carrioles, si jamais d’autres meurtres étaient commis d’ici-là. Jacques acquiesce et dit qu’il ne se sentira rassuré que lorsque Benjamin Chanteclous remettra les personnages au comte de Lamoricière.

Évidemment, les personnages peuvent passer outre l’injonction de Benjamin Chanteclous. Dès lors, si ceux-ci désirent sortir de leurs chariots, les soldats commis à la garde de ceux-ci essayent de les en empêcher ; tout d’abord par la parole, puis, par les armes – mais en voulant uniquement les assommer. Si les soldats ne parviennent plus à contrôler la situation, à un moment donné, l’un d’eux disparaît, et va prévenir Benjamin Chanteclous de ce qui est en train de se passer.

Si les personnages réussissent, d’une manière ou d’une autre, à être libres de leurs mouvements, ils peuvent tenter de poursuivre leur enquête concernant ces mystérieux meurtres. Dans ce cas, ils ne découvrent aucun indice supplémentaire que lors de la nuit précédente. Malgré tout, au cours de leurs allées et venues, ils ont dès lors le sentiment très fort qu’une présence imposante impossible à définir est en train de les observer. Ils peuvent donc tenter d’interroger une nouvelle fois leurs compagnons vampires à ce sujet, mais ceux-ci ne veulent toujours pas en parler, et semblent toujours autant terrorisés par elle. Par ailleurs, durant leurs investigations, s’ils s’éloignent de quelques centaines de mètres de la caravane, ils s’enfoncent au cœur de la forêt, Ainsi, bientôt, ils entendent des hurlements de loups en train de s’approcher de plus en plus d’eux. Et finalement, soudainement, ils se font attaquer par une vingtaine de loups affamés.

Plus tard, en retournant à leurs chariots, les personnages voient que Benjamin Chanteclous est en train de les y attendre. Il semble contrarié et quelque peu énervé. Il demande alors aux personnages de se tenir tranquilles jusqu’au terme de leur voyage, s’ils ne souhaitent pas s’attirer des ennuis. Il explique en effet que ses hommes sont de plus en plus nerveux à leur encontre, et que ceux-ci commencent aussi à se méfier de lui. Ils lui posent des questions sur les personnages et leurs amis vampires ; pour quelle raison il se sent obligé de les aider, de les emmener jusqu’à Montauban, alors qu’ils ont peut-être tué plusieurs de leurs compagnons ? Si les personnages profitent de cette occasion pour poser davantage de questions à ce sujet à Benjamin Chanteclous, celui-ci avoue alors, à contrecœur, que son Maitre a entendu parler d’un groupe de vampires qui a fui Bordeaux il y a quelques semaines. Son Maitre a donc ordonné à Jacques, comme à lui, de retrouver les membres de ce groupe, si jamais ceux-ci traversaient les territoires rattachés à son comté. Il leur a dit se renseigner à leur sujet durant le temps ou ils s’occuperaient de rassembler des hommes destinés à former sa future armée frondeuse. Il leur a demandé de les protéger et de les lui ramener à n’importe quel prix. C’est donc pour cette raison, termine Benjamin Chanteclous, que les personnages doivent faire en sorte de ne pas se faire remarquer jusqu’à ce qu’ils parviennent à destination.


La suite, très bientôt...