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Campagne Ars Magica - Nantes
L’Étang du Diable
extrait des mémoires d’Ailin Doublevue – Tome III - « Découvertes »
jeudi 7 février 2013, par
La chaleur de l’été réchauffait les terres de Fay et, tandis que les villageois travaillaient dur au champ, Veritas Alibi allait sans vraiment en avoir conscience, faire un pas en avant dans le monde politique de l’Ordre d’Hermès. A titre plus personnel, j’allais beaucoup avancé dans la connaissance de moi-même.
Cette quête que j’imaginais être une quête personnelle était devenue partagée. La découverte des documents dans les restes du laboratoire laissé par Craneval avaient en effet aiguisés l’intérêt de mes sodales Xzyl et Aodren. In fine, Blanche et Amalrik s’étaient également joints à notre expédition dont le but était encore assez hypothétique : trouver l’alliance de l’Hyppocampe, vassale de Calébaïs... si tant est que l’une et l’autre aient jamais existé. Une alliance vassale que d’autres mages, principalement Tytalus, cherchaient déjà depuis des dizaines d’années.
Le fait de voyager en telle compagnie plutôt que de voyager seul n’était pas sans conséquences. Autant personne ne faisait trop attention à un pauvre hère comme moi, autant un groupe composé d’une jeune fille à cheval, d’un marchand, d’un géant viking à la taille démesurée, d’un précepteur aux allures étranges… et d’un pauvre hère pouvait attirer le regard.
Et ce fut le cas. Nous croisâmes en effet des templiers dont la curiosité sembla bien aiguisée. Une curiosité qui, comme nous l’apprîmes plus tard, n’était pas uniquement liée au hasard. La Roue du Temps a ses engrenages. Ils existent même si le modeste individu ne les voit pas de prime abord.
Notre périple nous conduisit pour une étape à Vitré. Une étape où, de nouveau, nous croisâmes les trois mêmes templiers. La nuit passée, nous ne nous attardâmes pas et prîmes la route en direction de Fougères. C’est peu après ce départ qu’Ulfius nous rattrapa. Il avait ressenti un étrange besoin de nous rejoindre. Une impression, un sentiment, comme si nous nous connaissions déjà d’avant ou qu’il y avait un lien entre nous. Un lien qui le poussait à nous rejoindre…
Après une demi-journée de marche, nous arrivâmes à St Christophe des Bois. Village qui pouvait correspondre au point géométriquement tracé entre Fougères, Rennes et Vitré.
"Passe par la pointe de l’Alesnaz qui est la ville de Redhonis et dirige-toi vers le milieu de sa base, entre Fougères et le Menhir de la Pierre Blanche. Tu trouveras alors l’Hippocampe baigné par des eaux tranquilles, il n’est pas nécessaire d’avoir le Pas du Christ, ni d’avoir la Foi, Il suffit de s’appuyer sur le bon Rocher."
Aodren interrogea donc le prêtre au sujet d’un lac. Et aussitôt, celui-ci, bien qu’intrigué par nos questions, évoqua « l’étang du diable » à côté de Châtillon en Vendelais. Etait-ce la bonne piste ? Nous avions tout lieu de le penser et orientâmes donc nos recherches en ce sens.
Nous arrivâmes le soir même en bordure du lac. Le petit hameau de Châtillon en Vendelais abritait une vingtaine de templiers. Etrange « coïncidence ». Blanche alla fureter plus près, usant de toute sa discrétion.
L’alliance était bien là. Sous la terre, sous l’eau. J’en étais persuadé. Une perle noire, une grande salle avec un miroir et un présentoir avec un bâton prolongé d’une main… mais expulsé, éjecté, épuisé.
Une douleur me prit à la tête et descendit vers mon ventre… comme si ce lieu était lié à mes origines... Puis le noir.
Lorsque je me réveillai, rien. Plus de signe. Comme s’ils n’avaient plus de raison d’être. Comme si je savais qui j’étais, où j’étais, ce qu’il en était… sauf que je ne savais rien ou n’en avais pas conscience.
Je savais juste que l’alliance était bien là. Et que seule sa découverte et son exploration pourraient apporter réponses à mes questions.