la guilde d’Altaride

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Vampire, le requiem

Requiem for a Mekhet

jeudi 3 mars 2011, par Asshâni

Mon aimée : j’ai failli.
Je suis en train de chuter en arrière, doucement telle une plume, les ténèbres aquatiques m’enveloppent petit à petit ce qui au moins me réconforte un peu.
Ô ma dame si j’avais su...

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J’aurais du comprendre... mais non.

Ce jour là dans la caverne, je rêvais une fois de plus de toi, j’adorai ces rêves, je te voyais une fois de plus tout puissante ombre, infiniment sublime, les ténèbres se mouvant sur ta peau, recouvrant et découvrant tes courbes parfaites, mais très vite je compris que quelque chose clochait, tu me tendais les bras et me criait des paroles muettes, tu semblais paniquée comme si je courrais un grand danger, oui un grand danger, tu tendais tes bras vers moi, hurlait vers moi comme si j’étais perdu et que tu ne pouvais plus me protéger, quand soudainement je me réveillais brutalement...

Immédiatement je sentait l’odeur du sang, j’étais poisseux, comble de la chose ce sang était le mien, comme si j’avais transpiré. j’étais couvert de sang collant mes vêtements sur ma peau.
N’en menant pas large et me souvenant parfaitement du rêve, je sortait discrètement de la grotte afin de me laver dans les ressac de la mer. Puis j’hurlais à tout le monde de ficher le camp.

Je m’entretint mentalement avec Im-dir, afin qu’il nage et longe la côte afin de remonter sur les berges, ne pouvant escalader la falaise qui nous surplombait, je le retrouverai plus loin.
Sacha avait déjà motivés ses deux infants et ses goules, et escaladait la falaise comme une flèche, je la talonnai de peu, hurlant à kallicé de se dépêcher, la goulue elle, montait de bon coeur, mais ma soeur comme à son habitude n’y arrivait pas, je lui lançais ma chaîne et la hissait. une fois en haut, je hurlais "Courrez, courrez pour vos vies et ne réfléchissez pas" !
Oh bien sûr je ne savais pas ce que je fuyait, mais ce rêve m’avait paniqué, jamais tu ne m’avais parut l’air aussi désemparée et tu ne m’avais jamais trompée.

Je courrais slalomant entre les pierres levées de carnac et talonnant sacha, nous suivions la côte, quand je vis dizaines d’ombres encapuchonnées au loin sur mon arrière gauche, puis quelques autres, tentant de nous couper la route devant : des membres du cercle de la sorcière... c’était bien le moment, si c’était ça le danger... rien de terrible. J’hurlait d’envoyer les goules les ralentir, et passais en dissimulation.

Je tournai la tête pour constater que sacha n’interrompant pas sa course ordonna à ses goules de partir combattre nos poursuivants, qui les étripèrent sans un regard ou une difficulté, mais nous gagnions de précieuses minutes.
La goulue accélérai sa foulée impressionnante et cannabis suivait tant bien que mal, quant à ma soeur, elle activait sa célérité, je souriait nous allions échapper à cette traque, enfin moi c’était s...
Une douleur, une horrible douleur me tenaillait soudainement les tripes comme si ma bête voulait en sortir.... je perdis raison, et commença à sauter de menhir en menhir, croc sortis, telle une bête sauvage et furieuse : fuyant désespérément une peur que je ne pouvais nommer...
Je repris mes sens perché sur un menhir, ceux qui devait nous couper la route n’étaient plus très loin... je sifflais Im dir qui apparu au loin,

De nouveau une douleur inimaginable me déchira de part et d’autre, mes muscles me brûlait, et je devenais faible quand je compris ... : le soleil apparaissait... Oui : en pleine nuit le soleil apparaissait, le temps se suspendit, et tout les acteurs, poursuivant comme poursuivis, stoppèrent avec horreur, pour constater l’inimaginable

Tu sais à quelle point je hais cette lumière, d’une part comme mekhet, mais encore plus en tant que ton suivant : mon corps fumait déjà avant tout le monde, je devins fou et courrait en brûlant vers la falaise que nous longions pour sauter en contrebas dans l’idée de rejoindre la mer, Kallicé la goulue firent de même.

Nos poursuivant hurlaient brûlant petit à petit à leur tour, mais je n’en avais cure : je devais atteindre la mer avant le lever du soleil complet, devenu créature de la nuit à part entière je tiendrai encore moins longtemps que les autres, je sentait déjà ma chair se craqueler et partir en fumée.
Je t’adressai toutes mes prières mais le jour était là, tu ne pouvait plus rien pour moi... ainsi donc j’étais seul, et ton avertissement et ta détresse.

Plongé jusqu’à la taille dans la mer, je continuais partit en fumée, ma chair n’étant plus que cloques qui disparaissait peu à peu en poussière, je voyais les os de mes bras par endroit, et à la place de mes doigts ne restait plus que des tendons qui se consumaient à vive allure, dévoilant des osselets à l’extrémité

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Quand j’arrivais enfin à une profondeur acceptable, je n’était plus qu’un corps calciné, un amas de chair grillée tenant sur des os noircis.
Je sentait l’eau passer à travers mes joues et mes hanches, il restait un peu de peau craquelée ici ou là s’attachant à de rare muscles dévoilant mes os brulés... j’était sans pouvoir, agonisant, à la merci du plus faible des bambins.
La goulue était là, ainsi que Kallicé, d’un point de vue pragmatique c’était mieux, mais sans plus je n’était même plus réconforté étant devenu coeur de pierre.
Maintenant que j’y songe, ma douce je me surprend à penser que j’aurais aimé profiter un peu plus de la dernière fois où je vis mes amies de toujours. Serait ce ma rédemption ?

La suite, est courte : comme le soleil se levait de plus en plus, nous étions obligé sous peine de disparaître de nouveau en cendre, de nous enfoncer toujours plus loin et profondément dans la mer jusqu’à arriver à des profondeurs où les ténèbres régnaient en maître.
Le temps passait et n’ayant aucune notion de jour ou de nuit, j’attendais que tes ailes s’étendent de nouveau sur moi... mais rien n’arrivait.
Mes compagnons n’y voyait goutte seul tes dons me permettait de les voir, Kallicé faisait peur à voir, adolescente éternelle, brulée gravement, la goulue, elle géante inébranlable s’en sortait mieux.

La goulue décida de nous entraîner dans une direction précise elle pris nos mains et nous traîna à sa suite, elle ne voyait rien et trébuchait sans cesse, d’une tape sur l’épaule je lui signalais les obstacles ... chose étrange j’avais de plus en plus faim mais mes pouvoirs ne revenait toujours pas, le temps passe bizarrement sous les flots, j’avais perdu toute notions des heures ou des jours ?

La goulue s’arrêta soudainement et essaya de remonter à la surface, kallicé fit de même. J’attendais au fond, craignant pour ma non vie une confrontation avec un jour éternel...
Ma faim tournait à l’obsession, Kallicé disparaissait au loin dans les ténèbres aquatiques, je ne savais pas que c’était la dernière fois que je la voyais, la goulue quand à elle n’arriva pas à remonter, elle décida de continuer a marcher.

Chaque pas que je faisais ne faisait qu’attiser ma soif de sang... je ne lui tapotait plus à l’épaule, restait à quelques mètres derrière elle je ne fixais que son cou, sous ses nattes qui flottaient, oh oui du sang...

elle du se sentir seule et effrayée, elle essaya de remonter une fois de plus, je devenais fou et puisque j’en suis là elle ne le saura jamais : j’avoue que j’allais jeter mes crocs sur les pieds de la ventrue qui gesticulait pour remonter au dessus de moi quand elle donna une impulsion qui la fit remonter elle aussi...

Je la vis disparaître lentement.

Je restai seul dans les ténèbres au fond, affamé, loqueteux, effrayé de remonter mourir à la surface.

Le temps passait tenaillé par la faim je décidai de jeter mes dernières forces dans la bataille, et de tenter de remonter moi aussi.
Il ne sera pas dit qu’un assassin se laisserai aoir si facilement.
J’y parvint soulevé par des courants ou par un peu de chance... je remontait heureux, les ténèbres se dissipait quand je distinguais La lumière à la surface... j’était coincé

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Ainsi donc ma destinée me jouait un dernier tour : ironique et acide un peu à mon image, prisonnier des eaux éternelles.

"Et bien soit ! j’accepte mon échec, qu’elle vienne me chercher l’ultime faucheuse, et que les âmes que moi j’ai moissonné deviennent mes bourreaux... je n’ai peur de rien !" et me laissais couler en arrière bras en croix.

Je me laisse maintenant hypnotiser par le courant d’eau formés par mon sillage ... je tombe

Je me demande Ô ma reine, si ma soeur et la goulue s’en sont sortis, je le leur souhaite de tout coeur, elle le méritent, plus que le vieil assassin sans pitié que je suis devenu, poursuivant des chimères peut être moins monstrueuses que lui.

Les ténèbres m’engloutissent, je n’ai pas peur, je suis serein, lentement je descends

Oui maîtresse, protège de tes ailes noires mes compagnes, même si elle ne te voient pas, et suivent une autre voie que nous, Kallicé est une soeur à part entière, mekhet et pragmatique, un peu timorée mais c’est sa nature, quand à la goulue, c’est devenue une soeur d’arme, et j’admire sa façon subtile de me tenir tête *rictus* fait en sorte qu’im dir survive aussi c’est une bonne bête.... j’en viens même à regretter cette nymphomane d’Iris *sourire* elle doit déjà s’ennuyer à nouvelle phocée...

Un poisson me regarde passer d’un air incrédule et stupide, les ténèbres m’ont totalement enveloppées, je ferme les yeux, je chute.

Est ce que Uta napisti à gagné la partie ou est ce sacha qui a fait erreur ? la nuit va t elle revenir ? après tout : qu’en ai je à faire maintenant ? cela ne me regarde plus : je vais disparaître.
S’il te plait mon aimée veille sur mes infantes et continue à leur octroyer tes dons de l’ombre et les protéger.

je sens mon dos complément engourdi frapper doucement le fond, rebondir de quelques centimètres, et sens de nouveaux la rocaille du sol accueillir ma dépouille, bras écartés.

je me sens si faible , mon esprit se trouble, j’ai tellement faim, je te vois apparaître une nouvelle fois, loin de moi, j’implore ta pitié, j’ai échoué : je n’arrêterai pas le mal égyptien, j’ai fauché des milliers de vies en vain...
Je ne sens plus rien, tu écartes tes bras lentement et ton superbe visage se fend d’un sourire doux, tu t’approche et tes ténèbres enchanteresses m’enveloppent, je t’entend enfin, tu chuchote
- "Asshâni... "
tu m’enlace de tes bras, me serre contre toi et me susurre à l’oreille
- "...Dors mon amour"

- "Oui.... Lilith"

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