la guilde d’Altaride

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Campagne Ars Magica - Nantes

Le Carrefour de la Pierre Noire

extrait des mémoires d’Ailin Doublevue – Tome II - « Fondations »

jeudi 23 juin 2011, par GIOM

Après des mois de marche nous arrivions enfin au rendez-vous fixé par le mystérieux Astinus. Les réponses à tant de questions n’avaient jamais été aussi proche... du moins le croyais-je...

Une légère brise venait atténuer la chaleur du soleil de fin d’été. Nous étions partis à l’aube, après une nuit à la belle étoile comme je les aime. Ce brave Tibors était impatient d’arriver comme à son habitude. J’eus droit comme souvent à son chapitre sur le fait que nous irions plus vite si je chevauchais moi aussi. Un sujet évoqué cent fois. Le jeune chevalier savait que, même si j’avais eu les moyens de me payer une monture à l’époque, j’aurais été bien incapable de la monter et de suivre son rythme. Mais je pense que c’était plus un jeu pour lui et l’occasion de me tancer sur le sujet qu’une vrai requête. En tout cas mes refus discrets eurent pour seul effet de le faire sourire... comme chaque fois. Tibors était un compagnon de route idéal. Plus que l’assurance d’avoir un guerrier émérite à mes côtés, c’est sa joie de vivre que j’appréciais.

Après quelques heures de marches, nous arrivâmes enfin au croisement de la Pierre Noire, non loin du village de Fay de Bretagne, où Astinus m’avais donné rendez-vous. Le mage n’avait pas précisé de date mais m’avais assuré qu’il y serait quand j’arriverais. Et, pour être honnête, je pensais vraiment le trouver. Au lieu de ça nous nous trouvâmes face à quatre individus dont deux étaient visiblement des mages. Tout cela ne me paraissait guère encourageant et je marquai un temps de réflexion. Faisant fis de ma prudence, comme souvent, Tibors s’avança le sourire affiché en grand sur son visage engageant. Aussitôt il se présenta et donna même le nom de famille qu’il n’était pas censé porter : de Penthièvre. Ce n’était plus de l’imprudence là, c’est tenter le démon !

La conversation s’engagea sur une trame plutôt clémente, tandis que je dévisageais chacun des individus. Stanislas, un jeune hobereau, plutôt malingre sous sa chevelure blonde élégamment coiffée, à l’accent d’origine indéterminée, mage de la maison Tremere, comme j’eus confirmation par la suite. Une jeune femme, Dame Catherine, sa sœur, aux mœurs originales : cheveux détachés, longue robe aux accents rouges provocants, belle à inspirer méfiance et arborant un sourire malicieux à défier celui de Tibors. De l’autre côté, Amalric, un géant de deux mètres quarante, cheveux d’un blanc intrigant, le visage défiguré, en armure et portant une impressionnante hache. Le genre de personnage à ne pas mettre au milieu d’une foule de paysan si l’on veut éviter une émeute ! A ses côtés, Aodren, mage de la maison Jerbiton, petit de taille et mince, cheveux courts, bruns et le visage engageant.
Peu de temps après arriva un homme trapu, le visage austère et vêtu comme un bûcheron. Son aise au milieu de trois mages montrait qu’il était habitué à notre présence. Il se dit porteur d’un message à remettre en main propre à Astinus.

Pas moins de sept personnes réunies en un même lieu pour rencontrer le même personnage. Certains auraient considéré cela comme un hasard mais je savais que dans notre monde point de hasard, juste les fils du destin qui s’enroulent autour d’une boucle qui a pour habitude de se répéter...

Une forêt épaisse et mystérieuse

Malgré mes réticences, nous décidâmes de quitter le point de rendez-vous et trouver par nous-même la résidence d’Astinus. La forêt était dense et, si elle nous coupait de la brise légère, elle nous coupait aussi des rayons du soleil. La température venait de baisser de quelques degrés et nous nous retrouvions sur un sol que l’homme avait rarement foulé. Sentiment qui n’était d’ailleurs pas pour me déplaire. Après quelques dizaines de minutes de marche, nous pénétrâmes dans une zone protégée par un sort de magie. Preuve que nous approchions de notre cible.

Mais, quand nous arrivâmes enfin devant la maison d’Astinus, une fois nos yeux passés l’illusion protectrice, force fut de constater que mes espoirs de longues soirées d’échanges au coin du feu avec le mystérieux sage venaient de s’envoler. La demeure était saccagée et, surtout, le cadavre abandonné à quelques mètres de là se révéla vite être ce qu’il restait d’Astinus.

l'illusion d'AstinusChacun y alla de ses compétences pour fouiller la demeure du Mage. L’intérieur se révéla mis à sac. Des traces de griffes avaient sculpté les murs ou le mobilier. Stanislas, qui se revendiqua comme le fils spirituel d’Astinus, nous indiqua que les caches secrètes du Maître avaient été trouvées et vidées. Mon confrère tenta d’ouvrir le passage qui menait vers les sous-sol de ce qui fut autrefois l’Alliance d’Astinus, mais en vain. Impossible de pénétrer sans les médaillons en forme d’étoile que possédait feu notre hôte.

Je décidai de ressortir et demandai à l’Ombre de m’aider à en savoir plus sur les derniers instants d’Astinus. Le corps s’anima et me révéla la cause du décès : un coup porté violemment à la tête. Surprendre ainsi un mage de son statut ne pouvait signifier qu’une seule chose : qu’il avait été pris en traître par un individu suffisamment proche de l’ancien Maître pour l’attaquer sans qu’il ait à se méfier.