la guilde d’Altaride

Collectif ouvert d’écriture rôlistique

Accueil > Jeux de rôle > L’Appel de Cthulhu > Par-delà les Montagnes Hallucinées > Campagne d’Asshâni > Le camp de l’horreur

Journal du major Molloch

Le camp de l’horreur

Séance du 19 mai 2011

mardi 31 mai 2011, par Benoît

Un vestige de manche à air s’agite dans le vent. Un abri à avions endommagé contient plusieurs avions complètement pris dans la glace. Plusieurs monticules de neiges recouvrent les structures du camp. Le terrain est assez inégal, crevassé, mais rien qui ne pourrait nous empêcher de procéder à quelques premières investigations.

Je m’équipe d’une pioche et d’une pelle et j’amène Sarah et Elisabeth avec moi. Sous la neige, la glace est rude. Après une heure d’efforts, nous découvrons une pierre très lisse, verte, en forme d’étoile aux bouts arrondis, d’une dizaine de centimètres de diamètre. D’après Miss Pratchett, cet objet est en stéatite, une roche très peu utilisée… étrange, mais je m’attends à bien pire.

Nous continuons à creuser jusqu’à tomber sur un tissu… biologique. Un morceau de chair assez sombre. Sarah nous affirme que ce n’est pas humain. Il s’agit d’un corps en forme de tonneau, pourvu de petits membres flétris en son sommet. Notre excavation dévoile le dessus de la créature, certainement de ces spécimens que Lake avait surnommé je manque d’air, la sensation est atroce !

Quand je retrouve un peu mon souffle, Sarah est en train de me réconforter. Les femmes ont rebouché l’excavation que nous avons faite. Lake a ouvert une porte qu’il n’aurait jamais dû trouver !

Sarah nous propose de faire des recherches plutôt dans la zone des tentes… L’une d’entre elles m’a l’air bizarre, comme si on avait rajouté de la glace ou de la neige par-dessus. Nous creusons un petit tunnel pour accéder à l’intérieur de la tente incriminé. Il fait bien sombre sous la glace quand je m’y aventure… Je découvre des effets personnels éparpillés : vêtements, chaussures… mais le tissu de la tente lui-même est très sombre : je découvre qu’il a été aspergé de sang. Sarah me rejoint. Selon elle, il s’agit bien du sang humain, mêlé de petites souillures à l’odeur si détestable… celle d’un « Ancien » ! De mon côté, je trouve un portefeuille, avec le nom d’Odendorf, un des membres de l’expédition de Lake.

Lady Lexington approche, accompagnée de son cameraman. Je les mets en garde. Elle ne m’écoute pas et semble bien secouée par ce qu’elle trouve à l’intérieur. Le gars qui l’accompagnait, lui, a eu la prudence d’attendre dehors.

Le professeur nous demande un compte-rendu détaillé. Il est définitivement très intéressé par les « Anciens » de Lake. Nous ne pourrons pas le décourager.

Ma nuit est difficile, agitée. Atlat-naka, reine des araignées, revient hanter mes rêves. Je sens que cette aventure sera bien plus terrifiante que toutes les autres… pour la première fois, je me demande si je n’ai pas fait une erreur de venir ici. Personne ne mérite ça.

JPEG - 81.1 ko
Les drapeaux.

Le lendemain, nous décidons avec les femmes d’aller voir l’espèce de cairn situé non loin du camp. Certains l’ont aperçu hier soir et ce monticule de pierres nous intrigue. Il semble constitué d’un mélange de glace et de rocher. En approchant, nous découvrons les drapeaux délavés de l’expédition Miskatonic et des États-Unis d’Amérique, ainsi qu’une planche de bois avec des inscriptions : « In memorias, expédition Miskatonic, 24 janvier 1931 ». S’ensuivent plusieurs noms de l’expédition, puis « Nous avons ouvert une porte sur un monde nouveau ; désormais, nul ne sait ce qui peut arriver… »

Je le savais.

Ces fous ont découvert des secrets qui étaient jusque-là restés enfoui dans les grimoires comme celui que je détiens… et qui n’ont pas leur place dans le monde moderne.

L’ancienne foreuse de Pabodie, située à environ 500 mètres, est notre objectif suivant. Elisabeth nous explique que le sol est sous environ un mètre de glace. La foreuse est installée sur un plateau rocheux. Ce n’est plus qu’un enchevêtrement de poutrelles métalliques pliées par le vent. Le derrick est effondré, rouillé. Sous la foreuse, un trou est fermé par un bouchon de glace. Voilà l’entrée de la caverne…

Elisabeth conseille d’installer notre foreuse à côté de l’ancien derrick pour percer un nouvel accès à la caverne, ce sera bien plus rapide que de réparer ou déblayer l’ancienne structure.

Pendant ce temps, Moore a fini d’excaver le corps de l’« Ancien » et l’a fait traîner dans une tente d’état-major qui sera consacrée à l’examen de ces choses ignobles. Nous pouvons distingues des tentacules sous le corps, qui traînent sur la glace derrière le traîneau. Moore est très excité, Acacia semble saisie. Comprend-elle l’erreur que nous sommes en train de commettre ?

Les chiens se mettent à aboyer en sentant l’odeur horrible. Pullarsky a bien du mal à les tenir.

Pendant que Sarah argumente avec Moore au sujet de l’examen du corps terrible, je vais explorer les environs. Un peu derrière les hangars, je troue les restes du camp de Dyer. Miss Pratchett repère quelques barils de pétrole dans la glace des hangars. Je la retrouve en pleine discussion avec l’américaine, qui inspecte en détail le campement. Elle semble impatiente de recueillir des informations sur les créatures anciennes qui dorment sous la glace…

Je m’occupe de mon traîneau pour transporter des pièces détachées de la foreuse jusqu’au plateau rocheux. Elisabeth sélectionne un emplacement à côté de l’ancienne foreuse pour recommencer le creusement.

Avec Sarah, nous dégageons ensuite de la glace l’ancien enclos des chiens de traîneau. Le premier cadavre a de larges et profondes plaies qui s’enfoncent dans son thorax. D’autres corps de chiens semblent empilés. Selon Sarah, les blessures sont placées aléatoirement, des entailles de 10 cm de long, très profondes. D’autres sont morts par rupture de la colonne vertébrale. Certains chiens ont été dépecés, avec beaucoup de soin. L’un des écorcés a été écervelé. Nous trouvons de même des morceaux d’organes et de membres de chien… comme si de répugnantes expériences avaient été menées sur certains corps alors que d’autres ont été sauvagement massacrés. Les « Anciens » seraient assez développés pour faire des dissections ? Ou bien l’un des membres de l’expédition Miskatonic se serait-il livré à cette macabre expérience ? Les corps démembrés des chiens.

Les ombres des montagnes s’étendent et engouffrent le camp. La fatigue se fait sentir. Quand nous rentrons, Moore est en train de dicter un rapport à la radio. Il semble hésiter au sujet de la nature du spécimen - animal ou végétal ? Par contre il préfère passer sous silence la destinée tragique de la précédente expédition, en accord avec lady Lexington. Sarah me dit qu’elle le trouve… troublé. Ce qui ne m’étonne guère, vu qu’il a passé une bonne partie de la journée à dépiauter les entrailles d’un monstre de cauchemar…

JPEG - 27.4 ko
Le forage commence...

Au matin, nous démarrons la foreuse. En fin de matinée, la tête atteint le plafond de la caverne.

JPEG - 92.8 ko
Descente dans la caverne.

Je suis alors prêt à descendre en rappel avec mon équipement d’escalade. La grotte, naturelle, est pleine de stalactites et de fossiles anciens. Je descends une dizaine de mètres. Au sol, je retrouve des éléments de l’ancienne expédition : table, lampe à pétrole… Pendant que d’autres entament la descente, je commence à explorer la grotte. Je découvre des bacs à fossiles, remplis et annotés par les membres de la précédente expédition. Le sol est très régulier.

JPEG - 56.7 ko
Des découvertes effrayantes...

Quelques grosses stalagmites barrent le chemin mais il est facile d’évoluer dans le coin. Sarah, qui vient d’arriver, me dit qu’elle sent un léger courant d’air. Je remarque quant à moi quelques traces de pas dans la boue. Environ à une dizaine de mètres de l’entrée, nous découvrons une nouvelle cavité, encore plus grande. De nombreuses galeries semblent partir dans toutes les directions.

JPEG - 32.1 ko
La beauté d’un monde souterrain.

Acacia et Pratchett se précipitent pour nous rejoindre en bas dès que la descente est sécurisée. Pratchett estime que ces grottes ont été creusées par une rivière… donc avant que le continent ait été recouvert de glace. Elle s’étonne également du nombre exceptionnel et anormal de fossiles dans cette caverne.

JPEG - 152.8 ko
Un nombre incroyable de fossiles !

Nous suivons la source du courant d’air et tombons sur une grande crevasse au bout d’un tunnel étroit. J’installe une corde pour traverser l’obstacle avec l’intrépide petite Sarah. Pendant ce temps, les autres explorent la grande salle et y trouvent les traces des excavations d’où ont été sortis les grands fossiles des « Anciens » et la forme d’une étoile comme celle que nous avons trouvé dans la glace dehors. Pour nous la progression avec notre matériel d’alpinisme est difficile dans les étroits passages. Nous suivons le courant d’air, laissant de côté plusieurs autres tunnels.

JPEG - 37 ko
Une exploration fascinante.

Sarah trébuche contre une stalagmite et fait tomber un rocher sur sa jambe. Je la dégage. Heureusement, elle n’a que des égratignures. Nous continuons encore un bon moment, au moins deux ou trois heures. De temps en temps le couloir s’élargit légèrement.

JPEG - 40.9 ko
La caverne est extraordinaire !

Après quatre heures, nous décidons d’un commun accord de faire demi-tour pour ne pas inquiéter inutilement les autres. Je marque notre emplacement et nous rebroussons chemin.

Dans la nuit, le frère d’Elisabeth Pratchett surprend lady Lexington en train de passer en douce un message à la radio dans une langue qu’il ne comprend pas. Elisabeth nous en parle au matin, et nous décidons de visiter la tente de la lady. Je fouille ses effets personnels mais sans rien trouver pour l’incriminer. Elle ne perd rien pour attendre !

Des manœuvres ont déneigé une tente supplémentaire. Ils découvrent que les piquets sont tranchés net ainsi qu’une énorme lacération dans la toile de la tente… ma sinistre thèse d’une attaque de monstres semble se préciser.

Miss Pratchett décide de rassembler du monde pour dégager une partie du hangar. Un avion est déneigé. Il est cassé, basculé sur le côté. Je constate que le capot est ouvert. Notre mécano a vite fait de comprendre que ce moteur a été trafiqué, avec des pièces détachées qui n’ont aucun sens, rien à voir avec de la mécanique d’avion… même des pièces de radio… comme si une créature totalement ignorante avait bricolé le moteur…

Une nouvelle tente a été déneigée par des manœuvres. Attirés par leurs exclamations, nous approchons. C’est la tente des réserves. Des boîtes de pemmican ont été détruites, les denrées dispersées, perforées, écrasées… comme si quelqu’un de très maladroit avait tenté d’ouvrir les boîtes de pemmican, sans succès… il y a également de nombreuses boîtes d’allumettes vides sur le sol.

PNG - 41 ko

Nous nous attaquons à dégager une quatrième tente mais quelque chose de bizarre à l’intérieur déforme la toile déneigée… cela semble collé par le froid. Sarah entre et face à elle se trouve une table de dissection métallique, complètement rouge. Le toit de la tente collait à sa surface. Des stalactites de sang sont suspendues le long de la table et sur les côtés de la toile de tente, signes de projections violentes. Des livres médicaux, aspergés de sang, sont ouverts sur des schémas d’anatomie humaine. Au vu des projections, le - ou les - sujets étaient vivants. Choquée, elle constate tout de même que les casiers contenant les scalpels sont vides. Plusieurs allumettes noircies jonchent le sol. Juste avant de sortir, elle remarque au sol des empreintes… triangulaires.

Elisabeth me décrit en détails une autre étoile de pierre qu’elle a découverte dans la caverne, assez similaire à celle que nous avons trouvée près du premier cadavre d’Ancien. Nous descendons donc pour l’aider à dégager l’étoile, qui me semble fichtrement être un objet fabriqué. Que diable vient-il faire au milieu de sédiments coincés là depuis des millions d’années.

Miss Pratchett récupère donc cette seconde étoile, qui semble avoir une étonnante propriété, elle chauffe au contact ou si approchée à proximité de plusieurs êtres vivants.

Je maugrée. Il y avait quatorze spécimens d’Anciens. Or il n’y a pas quatorze tas de neige, là, dehors… J’ai la sinistre intuition que cet objet est peut-être la raison du réveil de certains d’entre eux. J’ai déjà pu constater que d’anciennes créatures peuvent parfois dormir si longtemps qu’on les croit mortes, avant de les oublier purement et simplement. Alors qu’elles n’attendent qu’un signe pour s’éveiller.

Au matin suivant, des bruits de moteur inconnus nous réveillent. Trois avions viennent d’atterrir sur la piste d’atterrissage. Ce sont des appareils allemands…


Messages

  • Pas de Z à Elisabeth, elle est australienne pas américaine, pleaseee !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Sinon cool !

    • En anglais, le prénom Élisabeth s’écrit Elizabeth, avec un « Z », comme pour la reine Élisabeth II d’Australie, qui s’appelle Elizabeth II en anglais - et donc a fortiori en australien. Je ne pense pas qu’il y ait d’erreur. Ou alors ton personnage a été prénommé avec une influence francophone ?